Au lendemain du passage de l'ouragan Eta, les ravages et la catastrophe commencent à apparaître. On estime que plus de 2 millions de personnes ont été touchées et que 400 000 personnes ont été évacuées. Le nombre de morts est…
Le jeudi 14 mars, le cyclone Idaï a touché la région de la ville portuaire de Beira au Mozambique. Aussitôt la cellule de crise de la MAF pour faire face aux catastrophes naturelles, s’est mobilisée. Et voici comment :
Jeudi 14 mars 2019 : Cyclone aux effets catastrophiques
Des vents de 170 km/h ont frappé la ville côtière de Beira qui compte 500 000 habitants. Ils ont détruit des bâtiments, coupé des routes et provoqué des inondations. La région, qui se trouve sous le niveau de la mer, est vulnérable aux inondations. De fortes pluies l’avaient déjà touchée avant même que la tempête n’arrive. Le cyclone a causé la mort de 66 personnes. Environ 17.000 personnes ont fui. Il apparaît rapidement que 90% de la ville a été détruite.
Vendredi 15 mars – Jour 1 : Vols de reconnaissance
La MAF met à contribution son équipe basée à Nampula au Mozambique. Elle opère dans ce pays sous l’identité « MAF Ambassador ». Elle réalise des vols de reconnaissance à l’aide d’un Cessna 208. Sur place, l’équipe travaille en partenariat avec l’organisation « Mercy Air ». C’est une organisation de secours chrétienne qui opère avec des hélicoptères au Mozambique. Rick Emenaker, responsable de la MAF pour l’intervention en cas de catastrophe, signale que l’aggravation des inondations devient plus préoccupante que les dommages causés par le cyclone.
Samedi 16 – Jour 2 : Premiers secours
La MAF effectue un premier vol. Il permet d’aider Mercy Air et l’INGC (Instituto Nacional de Gestao de Calamidades) du gouvernement du Mozambique à livrer deux chargements (1400 kg) de riz et de farine.
Dimanche 17 – Jour 3 : Coordonner l’intervention en cas d’inondations
« Les choses commencent à bouger ici à Beira », rapporte Rick Emenaker. « Les premiers avions ont commencé à atterrir depuis le passage du cyclone jeudi soir. Il y a eu une première réunion avec les différentes organisations humanitaires qui apportent de l’aide. Pendant ce temps, les différents intervenants commencent à arriver.
Il y a beaucoup de dégâts localement, mais la plus grande menace pour la vie est l’inondation. Toute la région à l’ouest le long de la rivière Pungwe est survolée. Mais les prévisions météorologiques annoncent qu’il pleuvra encore au cours des deux prochains jours. Un barrage s’est effondré et il y a déjà un certain nombre de victimes. Potentiellement, des milliers de personnes sont en danger dans la région ».
Lundi 18 – Jour 4 : Sur les toits et les arbres
La MAF a effectué aujourd’hui un vol de reconnaissance aérienne. L’avion transportait des responsables de l’INGC (Moz disaster response agency) et du Programme alimentaire mondial. L’avion a volé le long de la route de Beira vers Chimoio et au sud vers la rivière Buzi. Le survol révèle des dommages importants sur la route. Des tronçons entiers ont été emportés par les eaux de la crue. Des ponts sont endommagés ou détruits. L’avion a poursuivi sa route vers le sud, dans le bassin de la rivière Buzi. C’est une zone dont on n’était sans nouvelles.
« Ce fut un vol déchirant », rapporte Rick Emenaker. « Alors que nous survolions de nombreux kilomètres de terres inondées, nous avons vu des gens échoués sur des toits. Les maisons étaient entourées d’eau sur des kilomètres. Il était difficile de comprendre et de penser que beaucoup avait péri. Un certain nombre de villages ont été complètement ensevelis sous les eaux. L’ampleur de cette catastrophe est difficile à comprendre, et nous sommes heureux d’être ici pour aider ».
Mardi 19 mars – Jour 5 : Montée des eaux et largage de nourriture
« Aujourd’hui, nous travaillons avec Mercy Air pour effectuer trois vols dans une zone totalement isolée le long de la rivière Buzi », écrit Jill Holmes. « Nous avons pu distribuer environ 1500 kg de biscuits à haute énergie. Distribuer, cela signifie laisser tomber des boîtes hors de l’hélicoptère. Et parfois dans l’eau près d’une petite parcelle de terrain. Ou bien alors, sur le toit d’une maison ou dans les arbres. La nourriture provient du Programme alimentaire mondial.
L’avion de la MAF a effectué un autre vol de reconnaissance. Cette fois dans la région du fleuve Buzi, durement touchée. Et cela a changé l’orientation des secours ici au Mozambique, après le passage du cyclone. Ce vol a montré au gouvernement et aux organisations d’aide, les personnes les plus touchées et leurs besoins.
Nous savons qu’il y a un grand nombre de personnes bloquées entre Beira et Chimoio. Elles ont besoin de ravitaillement, de nourriture. Mais après notre vol de reconnaissance, une situation plus grave est apparue le long du fleuve Buzi. Les gens sont coincés sur les toits des maisons entourées d’eau. Celle-ci continue de monter et de nouvelles pluies arrivent. C’est une situation déchirante. Des villages entiers sont complètement submergés. De plus, le vol de ce matin a montré que certaines zones qui étaient sèches hier sont submergées aujourd’hui.
Demain, nous avons prévu d’autres vols avec Mercy Air. Et cela pour plus de distributions de nourriture et d’évacuations si nécessaire. Suite à une demande, nous ferons un vol de reconnaissance dans une autre région. Nous transporterons également des secouristes ».
Mercredi 20 mars – Jour 6 : Sauvetages aériens et installation de camps
Aujourd’hui, la MAF aide Mercy Air avec des vols de largage de nourriture au-dessus des zones inondées. 1950 kg de biscuits à haute énergie sont distribués. Cela permet d’aider à soutenir les gens jusqu’à ce que d’autres tentatives de sauvetage puissent être faites. Dans une petite région, ils ont trouvé environ 1 000 personnes dans les arbres, sur les toits. Toutes étaient désespérées de trouver abri et nourriture.
Des hélicoptères et des bateaux partiront pour ramener les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Pendant ce temps les organisations humanitaires tentent d’installer des camps. Le défi est de trouver un terrain suffisant sec pour accueillir les nombreux sinistrés.
Hier, la MAF a transporté des tentes et des kits d’hygiène à Beira. Les hélicoptères de Mercy Air, avec l’aide du MAF, ont transporté les tentes vers un camp en construction près de la ville de Buzi. La réponse s’amplifie et s’organise au fur et à mesure de l’arrivée d’autres organisations, dont l’armée sud-africaine et l’ONU.
Jeudi 21 mars – Jour 7 : Une semaine plus tard
Les vols de la MAF continuent d’acheminer des tentes, des trousses d’hygiène, des fournitures dans les camps de réfugiés de Beira.
Brad Ballin, un autre membre de l’équipe d’intervention en cas de catastrophe, continue d’appuyer les vols de livraison de nourriture par hélicoptère de Mercy Air. Ils complètent 17 largages de nourriture à divers endroits au nord de la route N6. Un autre largage de 40 cartons a eu lieu au village de Grudja.
Un autre vol de reconnaissance emmène le secrétaire général de l’INGC (l’agence d’intervention en cas de catastrophe du gouvernement du Mozambique) jusqu’à la ville de Buzi pour évaluer la situation.
Vendredi 22 mars – Jour 8 : Les besoins persistent
D’après les informations dont on dispose, 15 000 personnes seraient toujours bloquées par les eaux de la crue et auraient besoin d’être secourues. La probabilité que l’eau s’élève davantage à mesure que la pluie continue de tomber, fait courir de graves risques à ces communautés.
Notre équipe sur le terrain signale que de plus en plus d’organisations aériennes internationales et d’ONG commencent à arriver. Elles aident à répondre aux besoins des populations déplacées. Il est essentiel de remédier rapidement aux pénuries d’eau potable, de nourriture et de soins médicaux. En effet, des maladies telles que le choléra, causé par des eaux de crue contaminées, peuvent apparaître.
Dimanche 24 mars – Jour 10 : Les sauvetages continuent, le rétablissement commence
Selon les médias, le nombre de morts est passé à 446, avec plus de 1 500 blessés.
L’équipe de la MAF continue à réaliser des vols de reconnaissance pour les nombreuses ONG qui arrivent maintenant à Beira. Parmi elles, on trouve UNHAS, World Vision, International Humanitarian Partnership (IHP), Samaritan’s Purse, le programme alimentaire mondial et la Croix rouge. Jill Holmes écrit : « Il y a une semaine, lorsque nous sommes arrivés à Beira, il n’y avait qu’une douzaine de personnes. Aujourd’hui, des centaines de personnes participent à l’intervention. Lors de la réunion d’information de ce matin, ils ont annoncé que l’ONU a classé cette réponse comme une crise prioritaire. Nous avons également appris que la route EN6 de Beira à Chimoio est désormais ouverte. En conséquence cela permettra d’acheminer de l’aide par route et par bateau. Les avions seront prioritairement utilisés pour atteindre des zones inaccessibles par la route ».
Lundi 25 mars – Jour 11 : Transport de nourriture
Ambassador Aviation/MAF continue de transporter de la nourriture, ainsi que des tentes. Notre partenaire, Mercy Air, fait beaucoup de largages de nourriture avec son hélicoptère.
À ce jour, la MAF a effectué 31 vols, transportant 107 passagers. La MAF a aidé Mercy Air avec 22 vols et 67 passagers. Au total, 13.198 kg de marchandises, y compris de la nourriture, ont été transportés par avion et distribués.