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Vol De Reconnaissance
Vol De Reconnaissance
Vol De Reconnaissance

Les fortes pluies saisonnières au Bangladesh ont entraîné, cette année, des inondations. Celles-ci ont touché 40 % du pays. C’est la pire inondation depuis 1998. Le 25 juillet, la MAF au Bangladesh a effectué un vol de reconnaissance avec des membres de l’USAID et de CARE. Après ce vol, la MAF a pu transporter l’ambassadeur américain Earl Miller pour rencontrer les familles touchées par les inondations.

Interview de Thomas POPE et Tofayel ALAM de l’organisation USAID

Divyan Ahimaz : Pouvez-vous commencer par vous présenter, s’il vous plaît ?

Thomas Pope : Je m’appelle Thomas Pope, je suis le directeur du bureau USAID Bangladesh pour l’aide alimentaire, les catastrophes et l’aide humanitaire.

Divyan Ahimaz : Depuis combien de temps êtes-vous au Bangladesh ?

Thomas Pope : Je suis au Bangladesh depuis le 14 août 2017.

Divyan Ahimaz : Et où êtes-vous basé ?

Thomas Pope : En gros, tout le pays mais basé à Dhaka avec des projets dans tout le pays.

Divyan Ahimaz : Tofayel, et vous ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous, s’il vous plaît ?

Tofayel Alam : Je suis Tofayel Alam. Je travaille au bureau USAID Bangladesh. Je suis spécialiste en gestion de projet. Je suis également impliqué dans le bureau d’assistance humanitaire de l’USAID. Je travaille avec l’USAID depuis 13 ans.

Des inondations récurrentes

Divyan Ahimaz : Quelqu’un peut-il me dire pourquoi le Bangladesh est sujet aux inondations ?

Thomas Pope : Géographiquement, Bandarban est le fond de l’entonnoir, pour ainsi dire. En effet, la plupart des rivières descendent du nord, qui comprend l’Inde, le Népal, le Bhoutan et, dans une certaine mesure, la Chine. Tous les fleuves traversent le Bangladesh pour rejoindre la mer. Ainsi, s’il n’y avait pas de pluies de mousson en amont, le Bangladesh pourrait gérer les pluies de son propre pays. C’est en fait toute l’eau qui vient de l’amont qui crée les conditions d’inondation des rivières que nous avons ici au Bangladesh.

Divyan Ahimaz : Quand a eu lieu la dernière inondation au Bangladesh ?

Thomas Pope : L’inondation actuelle à laquelle nous sommes confrontés est censée être une inondation de la décennie. C’est ainsi qu’elle est comparée à celle de 1998. A l’heure actuelle, 40 % du pays est sous l’eau, selon le ministère de la gestion des catastrophes. Il y a eu trois épisodes d’inondation dans la région. L’eau ne devrait pas se retirer totalement avant la mi-août ou la fin de l’année.

Divyan Ahimaz : Est-ce que c’est courant ? Est-ce qu’il faut autant de temps pour que les eaux se retirent ?

Thomas Pope : Lors de l’inondation de l’année dernière, les eaux se sont retirées au bout d’une semaine ou deux seulement. Cette année, ce sera au bout de deux mois à cause de la quantité d’eau.

Une réponse aux catastrophes

Divyan Ahimaz : Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour vous et votre équipe quand il s’agit de faire face à une catastrophe naturelle. Et notamment dans un temps comme celui-ci, avec COVID actif dans le pays ?

Thomas Pope : Eh bien, le défi que nous devons relever en ce moment est que nous sommes en fait confrontés à trois catastrophes. D’abord le COVID, puis les suites du passage du cyclone en mai et maintenant les inondations.

Divyan Ahimaz : Comment l’USAID fournit-elle des secours en cas de catastrophe, comme c’est le cas actuellement ?

Thomas Pope : Eh bien, cela dépend. Tout ce que nous faisons complète les efforts du gouvernement du Bangladesh. Au fil des ans, nous l’avons aidé à renforcer sa capacité à répondre et à se préparer aux catastrophes.

Divyan Ahimaz : Qu’arrive-t-il aux pauvres quand leurs maisons sont inondées ou emportées par les eaux ?

Thomas Pope : Il y a un grand nombre de maisons sous l’eau, mais le gouvernement dispose d’abris dans lesquelles ils peuvent s’installer. Certains choisissent d’emménager chez le voisin jusqu’à ce que les eaux se retirent. En fait, nous ne sommes pas habitués à ce qu’il faille plus d’un mois pour que les eaux se retirent. Le gouvernement est réactif, il a construit des abris, avec plusieurs structures dans lesquelles les gens peuvent s’installer.

Un partenariat apprécié

Divyan Ahimaz : Alors parlons du vol de reconnaissance que vous avez fait avec la MAF l’autre jour. C’était votre premier vol avec le MAF ?

Thomas Pope : Tofayel et moi avons tous les deux déjà volé sur des avions de la MAF. En effet, cela nous permet de nous rendre dans des endroits que nous ne pouvions pas atteindre. Dans de nombreux cas, cela nous fait gagner beaucoup de temps. Avoir un avion amphibie est un gros atout dans un pays qui a beaucoup d’eau.

Divyan Ahimaz : Et s’il n’y avait pas d’avion de la MAF au Bangladesh ? Y a-t-il d’autres options ?

Thomas Pope : S’il n’y avait pas la MAF, nous devrions prendre un vol commercial vers l’aéroport le plus proche. Ensuite, il faudrait prendre une voiture et rouler pendant des heures et des heures pour nous rendre où que ce soit. Encore faudrait-il qu’il n’y ait pas d’eau. Eh bien, les vols de la MAF sont évidemment plus sûrs et justifie notre reconnaissance. Cela permet de gagner du temps, d’économiser des ressources. Et comme nous l’avons fait il y a deux week-ends, nous avons pu voler jusqu’à la frontière indienne. Nous avons survolé la principale zone inondée jusqu’au nord et nous sommes revenus. Sans ce vol, vous ne pouvez pas vraiment apprécier la quantité d’eau qui se trouve là-bas, à part avec une image satellite.

Tofayel Alam : Nous avons découvert la MAF en 2007, juste après le cyclone Sidr. Beaucoup de matériel de secours a été transporté par les avions de la MAF vers des zones sans aucune communication. Les routes avaient disparu et la tâche n’était possible que par avion. Il y a d’autres opérateurs qui utilisent des hélicoptères, mais nous préférons un vol de la MAF pour nos voyages.

Thomas Pope : Pendant les premiers temps du COVID, le nombre de personnes qu’Andy et Chad ont transporté par avion de Cox à Dhaka était important. C’était à l’époque où il n’y avait pas de vols commerciaux. Je veux dire, je pense que la MAF était la seule à voler.

Vol de reconnaissance

Divyan Ahimaz : Que faites-vous exactement lors d’un vol de reconnaissance ?

Tofayel Alam : Nous effectuons des survols pour recueillir le plus d’informations possible. Par exemple, lors de l’enquête de l’année dernière, nous avons pu voir comment les gens se déplaçaient, à quel niveau se trouvaient les eaux et dans quelle mesure les maisons étaient touchées. Nous essayons d’obtenir une meilleure image des informations qui nous parviennent de différentes sources. Nous validons les informations et documentons également certaines images.

Divyan Ahimaz : Y a-t-il autre chose que vous aimeriez partager ou mentionner pour cet entretien ?

Thomas Pope : La relation de longue date entre la MAF et la mission (USAID) n’est pas quelque chose de nouveau. Elle a favorisé les relations entre la MAF, l’UKAID et nous. Elle a été plutôt bonne. Je pense que la MAF est un atout qui est souvent négligé parce qu’il s’agit plus d’une question de logistique.

Interview de Walter Mwassa de l’organisation CARE

Divyan Ahimaz : Comment ces vols de reconnaissance aident-ils CARE à assurer ses services ?

Walter Mwassa : A ce moment précis, CARE ne pouvait pas envoyer de personnel dans les villages pour effectuer des enquêtes complètes. Notamment à cause des difficultés de transport et du risque d’infection par le COVID19. Un vol d’une heure nous a permis d’observer une vaste zone géographique et de tirer de meilleures conclusions sur l’ampleur et l’impact des inondations sur la vie des gens.

Divyan Ahimaz : Est-ce que quelque chose s’est matérialisé à partir du récent vol de reconnaissance ?

Walter Mwassa : Nous avons pu faire appel à un donateur clé pour lancer une importante action de secours et de reconstruction. Ceci a permis jusqu’à présent de fournir des articles non alimentaires et des subventions en espèces à des fins multiples à plus de 10 000 personnes. De plus, nous avons pu préparer une collecte de fonds pour aider près de 200 000 personnes. Elle sera mise en œuvre entre septembre et décembre 2020.

Divyan Ahimaz : Et s’il n’y avait pas d’avion de la MAF au Bangladesh ? Cela affecterait-il CARE ?

Walter Mwassa : Notre capacité à amener les donateurs par voie terrestre serait limitée. Les donateurs sont capables d’évaluer et de déterminer l’impact de leurs dons. En conséquence cela conduit souvent à un financement nouveau ou supplémentaire. Les responsables de CARE sont également en mesure de surveiller les activités du programme dans des endroits éloignés qui, autrement, nécessiteraient 3 à 4 jours de voyages.

« Je pense que la MAF est un atout souvent négligé car il s’agit plus d’une question de logistique que d’une action sur le terrain. Mais c’est un atout énorme avec lequel nous sommes très heureux d’avoir une relation ». Thomas Pope, USAID.

Photos USAID – CARE – Chad Tilley (MAF)

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