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Chaque jour, 20 à 30 personnes de la partie sud-est du Sud-Soudan traversent la frontière avec le Kenya. Elles sont accueillies dans un centre de transition pour réfugiés dans la petite ville de Nadapal. Ensuite, elles sont envoyées au camp de réfugiés de Kakuma, à 120 km plus au sud.
Un nombre toujours plus important de réfugiés
Ce n’est qu’une fraction du nombre de personnes qui ont traversé les frontières il y a deux ans. C’était lorsque les affrontements entre le gouvernement et les armées de l’opposition en juillet 2016 ont de nouveau fait du Sud-Soudan un enfer sur terre. En conséquence, 250 personnes se sont réfugiées à Kakuma chaque jour. Le camp de réfugiés du HCR a été établi en 1969. La population de la ville de Kakuma était de 60 000 habitants en 2014, contre environ 8 000 en 1990. Aujourd’hui, le camp accueille 148 000 personnes, dont 79 000 viennent du Sud-Soudan et 35 000 de Somalie.
« Aujourd’hui, les gens traversent la frontière, non pas à cause de l’insécurité, mais de la faim. Il désire aussi recevoir une éducation dans un camp de réfugiés « , nous dit Winfred Wanjiku. « Les soins médicaux offerts ici sont aussi une raison majeure pour eux de chercher refuge au Kenya. »
Vaccination
Winfred travaille comme infirmière pour l’OMS au centre de transition où les réfugiés reçoivent des soins médicaux, une vaccination. Notamment contre la fièvre jaune, la rougeole et la polio. Mais aussi, une vaccination par un rappel du système immunitaire et de la vitamine A.
En particulier, les enfants sous-alimentés reçoivent une alimentation adaptée : Du RUTF (Ready-to-Use Therapeutic Food). C’est un mélange à haute énergie de beurre d’arachide, de lait et de vitamines. Les cas graves de malnutrition sont amenés à l’hôpital Lopiding de Lokichogio, qui se trouve à 28 km de route de Kakuma.
L’appui de la MAF
Nous avons rencontré Winfred tôt le matin alors qu’elle montait à bord du Cessna Caravan de la MAF à l’aéroport Wilson à Nairobi. En effet, c’est là que se trouve la base de la MAF au Kenya.
« Je suis vraiment heureuse de pouvoir voler avec la MAF. En effet, si je rate leur navette pour Lokichoggio, la seule option est d’utiliser un vol commercial pour Lodwar. Ce dernier ne part que l’après-midi, donc je dois passer la nuit à Lodwar. Et puis, c’est à trois heures de route au nord-ouest de Kakuma et il faut encore 2,5 heures pour rejoindre Lokichogio« .
Arrivé à Lokichoggio vers midi, Winfred s’est rendue en voiture au centre de transition.
Soins et conseil
« Je suis ici pour un mois, puis j’échange avec mon collègue de l’OMS à l’hôpital Lopiding. Ainsi nous passons chacun un mois à chaque endroit jusqu’à ce que nous prenions une semaine de congé tous les trois mois « , explique Winfred. « Beaucoup de bébés sont mis au monde à l’hôpital, parce que nous recevons beaucoup de femmes enceintes. Elles ont attendu le plus longtemps possible avant de traverser la frontière. De plus, nous offrons des conseils psychologiques aux réfugiés traumatisés. »
Le Conseil international pour les réfugiés (IRC) a également une infirmière à Nadapal. Tandis que la Fédération luthérienne mondiale (FLM) compte 11 membres du personnel du peuple turcana. La plupart des réfugiés du Sud-Soudan sont des Taposa ou des populations voisines qui parlent une langue similaire au turkana. Cela rend le travail logistique de la FLM plus pratique. La FLM enregistre tous les réfugiés, distribue des moustiquaires, des ustensiles de cuisine, des serviettes hygiéniques, du savon, des couvertures et des nattes. Elle les place à un endroit jusqu’à ce que l’ONU les transporte à Kakuma. Trois fois par semaine, des convois amènent les réfugiés au camp de réfugiés de Kakuma.
Récit et photos : Thorkild Jørgensen