Nous aimons beaucoup l’ouverture de nouvelles pistes d’atterrissage. Pour la MAF, cela représente un potentiel nouveau pour aider davantage de personnes.

Pour le missionnaire ou le responsable d’une église, cela signifie avoir un lien vital avec la capitale. Mais c’est aussi donner un accès plus facile pour des soins médicaux. Pour le village proche de la piste d’atterrissage, cela peut représenter une ouverture pour son développement. Pour les enfants, c’est vraiment excitant. En effet, maintenant un avion bruyant et brillant va arriver avec toute la joie et l’émerveillement qu’il représente.

De l’ancien, faire du neuf

Nous avons récemment assisté à l’ouverture de l’ancienne piste d’atterrissage de Koblagué. Elle se situe dans le centre-sud du Tchad. Il y avait une vieille piste d’atterrissage, mais la MAF n’y avait pas atterri depuis plus de 12 ans. De fait, toutes ces années ont transformé la piste, pas pour le meilleur. Alors quand le missionnaire de la SIL, Andrea Suter, nous a appelés pour nous demander si nous allions atterrir à Koblagué en 2016, nous étions hésitants. Mais en même temps nous étions optimistes quant à la possibilité de réutiliser cette piste.

Nous avons d’abord demandé à un ingénieur de la SIL d’aller inspecter la piste d’atterrissage. Une fois son plan élaboré, la population locale s’est mise au travail pour déblayer les 500 mètres supplémentaires. En effet cette distance supplémentaire est nécessaire pour utiliser en toute sécurité cette bande de terre.

Des obstacles inattendus

Malheureusement, à peu près à la même époque, un homme du village a construit sa maison là où la piste d’atterrissage devait se trouver. Ne vous inquiétez pas, les gens du village ont fait le tour de sa maison et ont continué à défricher. Une fois les travaux de déblaiement terminés, ils nous ont appelés pour venir jeter un coup d’œil avec l’avion. Sur le vol suivant, je me suis dérouté vers Koblagué et je me suis préparé pour un passage à basse altitude. Malheureusement, ce que j’ai vu au final m’a fait chavirer le cœur. Ils avaient fait le tour de la maison, éviter le problème, mais ça s’est vu !

Pour ajouter à cette malheureuse série d’événements, en raison des circonstances, ce n’est qu’à la mi-2018 que le personnel de la MAF a pu se rendre à Koblagué. Le trajet s’est fait par la route pour une inspection minutieuse de la piste d’atterrissage. Heureusement, à cette époque, la maison au milieu de la piste avait été retirée. La piste d’atterrissage semblait utilisable. Un dernier manguier a dû être enlevé et le 15 mars 2019, la MAF a pu effectuer le premier débarquement depuis 12 ans à Koblagué.

Une ouverture attendue

« Il a fallu beaucoup de travail à de nombreuses personnes pour que nous puissions poser le Cessna 182 à Koblagué. Par conséquent, il était tentant de se retourner et de dire « Mission accomplie ! » Mais alors que j’étais assis avec le missionnaire de la SIL et les pasteurs locaux, je me suis rappelé la raison pour laquelle nous faisons cela. J’ai jeté un coup d’œil à la première ébauche de la traduction de l’évangile Marc dans la langue locale. Et puis, j’ai compris. Tout ce travail d’ouverture de la piste d’atterrissage de Koblagué en vaut la peine à cause de cette pile de papiers et du travail qui y est fait ».

Récit et photos Phil Henderson