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Démineurs Au Tchad
Démineurs Au Tchad
Démineurs Au Tchad

Entre 1978 et 1987, la région de l’Ennedi, au nord-est du Tchad, a été le théâtre d’une série de campagnes militaires menées avec la Libye voisine. Une région d’une incroyable beauté et aux paysages majestueux. A première vue, il est difficile de l’imaginer comme un champ de bataille. Mais 30 ans après la fin du conflit il reste des séquelles dévastatrices. Ce sont des munitions non explosées enterrées dans le sol. Un champ d’exploration pour les démineurs.

Une organisation de démineurs

Le Groupe consultatif sur les mines (MAG), partenaire de la MAF, opère au Tchad depuis 2004. Il s’emploie à débarrasser les terres des explosifs. C’est ainsi qu’il contribue à améliorer la sécurité et la sûreté de la population locale. Il travaille, ces dernières années, dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne. Le MAG, en collaboration avec l’Agence nationale des mines, dispose actuellement de 50 démineurs déployés dans la région d’Harignala. C’est l’un des nombreux champs de mines de la région. Lors d’un récent vol, la MAF a amené quelques visiteurs officiels pour rencontrer le personnel du MAG et voir de près leur travail essentiel de ces démineurs.

Un risque durable

Le directeur des opérations du MAG, Mark, explique l’importance de l’opération : « Les mines ont été mises en place il y a 30 ans. Or, depuis lors, personne n’a correctement délimité les champs de mines. Par conséquent la population locale y a perdu beaucoup de chameaux et d’autres animaux d’élevage. Le bétail ici au Tchad vaut plus que son poids en or. En effet, perdre des chameaux a un gros impact financier. La mort d’un animal peut être catastrophique.

La région possède également des « oueds » qui modifient le paysage à différentes périodes de l’année. Le passage de l’eau à travers le champ de mines déplace les explosifs, ce qui rend encore plus difficile le travail des démineurs pour les repérer.  

Une fois les pluies arrivées, la zone devient verdoyante avec beaucoup de végétation. Le terrain est parfait pour que les animaux puissent paître. Mais ce que nous avons vu, c’est que si les animaux sont blessés ou tués par une mine, alors le berger va les chercher. Ou alors il envoie son fils pour faire sortir les animaux et malheureusement, ils marchent sur une mine. Nous avons donc l’effet d’entraînement de plus de morts et de blessures graves pour la population locale. C’est pourquoi l’Agence nationale des mines a chargé MAG de venir ici et de commencer à nettoyer ce champ de mines ».

La concentration des démineurs

Le MAG exploite un véhicule de déminage à Ennedi. Le reste du travail des démineurs est effectué « à la main« . C’est un travail minutieux, rendu encore plus difficile par le poids des vêtements de protection et la chaleur implacable du soleil. Supervisée par trois responsables techniques de terrain, l’équipe travaille en groupe. Elle passe 45 minutes sur le terrain avant une pause obligatoire de 15 minutes. Le repos et la réhydratation sont essentiels. Les téléphones portables ne peuvent pas être emportés sur le champ de mines. La perte de concentration peut coûter la vie.

Sensibiliser la population locale

L’attention du MAG va également au-delà des explosifs dans le sol, comme le décrit Mark : « Notre travail comporte trois aspects principaux : le déminage, la gestion des armes et des munitions, et le travail de liaison avec la communauté. Jusqu’à présent, j’ai toujours fait le travail « pratique », c’est-à-dire le nettoyage des restes de guerre ».

La liaison avec les communautés implique beaucoup de sensibilisation aux risques, en particulier avec les enfants. « La dernière chose que nous voulons, c’est que les enfants ramassent des munitions non explosées en pensant que ce sont des jouets ».

Un partenariat vital

« La nature dangereuse du travail nécessite des procédures médicales solides. Et c’est là que la MAF joue un rôle. Notre partenariat avec le MAF constitue un élément clé de notre chaîne d’évacuation des victimes. Le système que nous devons mettre en place en cas de blessure. Pour être honnête, nous ne pourrions probablement pas réaliser ce que nous faisons sans ce système. Ce serait un risque énorme. En effet, transporter une personne blessée à l’hôpital le plus proche prendrait une journée de route sur de très mauvaises routes. Dans le pire des cas, la personne mourrait probablement. Non pas de ses blessures, mais du simple choc d’avoir été secouée pendant le voyage. Avoir un avion qui peut venir ici en quatre heures signifie que dans un laps de temps relativement court nous pouvons amener la personne à hôpital à N’Djamena. Et ainsi lui donner une grande chance de survivre ».

Nous sommes heureux de nous associer à MAG et d’offrir notre soutien à ce travail crucial. En effet, il apporter sans aucun doute une différence dans la vie des personnes isolées au Tchad.

Récit de Katie Machell

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