La MAF au Liberia est en partenaire d’une organisation de développement. Celle-ci enseigne aux communautés isolées comment profiter des opportunités économiques offertes par l'humble culture du manioc. Le manioc comme culture à développer Les Libériens des régions isolées apprennent à…
Le Bangladesh a longtemps mené une guerre sanglante contre le Pakistan, à cause de ses différences culturelles, ethniques et linguistiques. Par conséquent il est facile de supposer que ce pays est uni par un fort sentiment de cohésion sociale. Mais l’ostracisme enduré par la communauté Manta dans le sud-ouest du pays présente une image très différente de la discrimination et de l’exclusion. En effet, cette communauté se différencie par ses coutumes particulières, ses traditions et ses faibles revenus. Elle porte de nombreuses caractéristiques similaires à celles des Tsiganes.
Les bateaux de l’exclusion
Des membres du personnel de la MAF et de l’ONG Jago Nari se sont rendus dans une partie reculée de Char Montaz, dans le district de Patuakhali. L’objectif était d’évaluer les besoins spécifiques de développement de la communauté Manta. Il est toutefois difficile de mener une étude sur ce groupe. En effet, non seulement en raison de leur manque d’intégration avec le reste de la société, mais aussi parce que les familles vivent uniquement sur des bateaux. L’hostilité locale à l’égard de la tribu s’étend aux droits de propriété foncière, dans la mesure où, comble de l’exclusion, même leurs morts ne peuvent être enterrés.
Pour les Manta, la vie tourne entièrement autour de l’eau qui entoure leurs maisons flottantes. Cependant, l’absence de toilettes signifie que les membres de la communauté pratiquent la défécation en plein air dans la rivière. C’est aussi l’eau de cette même rivière qu’ils utilisent pour se baigner et cuisiner. Par conséquent cela favorise les maladies associées à une mauvaise hygiène. Le fait d’être totalement dépendant de la pêche les met également en conflit avec les autres habitants. En effet ceux-ci gardent précieusement l’accès à des endroits où de meilleures pêches peuvent être faites.
Une éducation marginalisée
Comme on pouvait s’y attendre, l’éducation des enfants Manta est essentiellement axée sur l’acquisition de compétences liées à la pêche. Par conséquent cela se fait au détriment de tout autre éducation académique. Malgré le fait que cela pourrait les conduire à d’autres sources de revenus à l’avenir. Les parents Manta ne voient pas l’intérêt d’envoyer leurs enfants dans une école publique. Là-bas, ils n’apprendront pas à pêcher et seront probablement confrontés à une discrimination marquée. Dans cette optique, l’équipe de Jago Nari s’est donc particulièrement concentrée sur la faisabilité de la mise en place d’une » école du bateau » dans les environs.
« Nous sommes vraiment reconnaissants à la MAF pour le soutien aérien qu’elle nous a apporté pour rejoindre la communauté Manta », commence Duke Ivn Amin. Il est le responsable de la mobilisation des ressources et de la communication à Jago Nari. « En voyageant de Dhaka à Char Montaz, nous aurions besoin d’environ 24 heures par la route et le bateau. Mais la MAF a réduit considérablement ce temps. De fait nous pouvons y arriver en 45 minutes à un coût très limité. Par conséquent, nous avons eu plus de temps pour échanger avec la communauté Manta et faire une évaluation approfondie ».