Skip to content
Isolement Et Santé
Isolement Et Santé
Isolement Et Santé

« Ce n’est pas parce que les gens ne s’en soucient pas. Je pense que le défi de la distance à parcourir, l’isolement, affecte beaucoup de choses. Ce n’est pas seulement parce que ces gens sont loin. C’est que les routes pour les rejoindre, les infrastructures sont inexistantes ».

Le Docteur Ami Waters, directeur médical de Last Mile Health, exprime le défi que représente l’isolement au Liberia. En effet, il empêche d’apporter efficacement des soins médicaux dans ce pays.

Comme le dit l’un de mes mentors, « des morts inutiles surviennent lorsque des voix ne sont pas entendues », poursuit Ami. « Je pense que tout ce qui empêche l’accès aux soins, rend les populations particulièrement vulnérables aux maladies ».

Agir ensemble pour sortir de l’isolement

En 2007, des survivants de la guerre civile du Liberia et du personnel médical américain ont fondé Last Mile Health. Ensemble, ils partagent un engagement commun en faveur de l’équité en matière de santé et de justice sociale. Des années de violence ont détruit le système de santé du pays. Dans les villages isolés, on ressent le syndrome du « dernier kilomètre« . C’est à dire l’impression qu’il est impossible d’accéder aux soins à cause de la distance et de la pauvreté. Aujourd’hui, Last Mile Health « s’engage plus que jamais à combler le fossé entre les cliniques et les communautés éloignées… Il y a une volonté d’apporter des services de santé de base jusqu’à la porte des personnes vivant dans l’isolement ». La MAF partage cet engagement pour atteindre et servir ces personnes. L’une des valeurs de Last Mile Health est « que nous sommes tous dans le même bateau », déclare Ami. « C’est encourageant d’avoir des partenaires qui ont des objectifs et des missions similaires. Par conséquent, nous ne sommes pas seuls en tant qu’individus ou qu’organisation. Nous nous impliquons tous ensemble dans ce domaine ».

Former des assistants locaux

Le modèle de Last Mile Health repose sur un partenariat avec le gouvernement du Libéria. Le but est d’étendre et de soutenir le programme national d’assistants de santé communautaire (ASC). En effet, celui-ci vise à fournir des soins de santé de base à 1,2 million de Libériens vivant dans des villages isolés. « Il s’agit d’une activité communautaire », explique Tarnue Jallah, responsable de Last Mile Health dans le comté de Grand Gedeh, à l’est du Liberia. « Ils identifient eux-mêmes les personnes qui pourront jouer ce rôle. Ensuite, nous les formons dans le domaine de la santé ». Ensuite, les ASC dispensent des soins de santé de base à leurs voisins. Une infirmière les supervise mensuellement. De plus, ils ont du matériel médical et un smartphone. Ainsi il est possible d’assurer une formation continue. Et ils reçoivent un salaire pour leur travail.

Le défi de se déplacer

Un obstacle majeur à leur travail est la difficulté de se rendre dans les régions éloignées. « Il n’est pas facile d’assurer la logistique pour répondre aux besoins des villages éloignés et difficiles à atteindre », dit Tarnue. « L’état déplorable des routes est un sérieux défi pour nous ». Une flotte de motos permet de surmonter ce problème. En effet, ce moyen permet de se rendre dans des villages isolés qu’un véhicule plus grand ne pourrait pas atteindre.

Cependant, malgré les difficultés, le travail est efficace. Tarnue et ses collègues sont encouragés par les améliorations qu’ils ont constatées dans la santé des personnes qu’ils servent. En particulier, le travail des ACS avec les femmes enceintes contribue à une réduction significative du taux de mortalité infantile.

Le partenariat avec la MAF

La MAF joue un rôle important dans le soutien de Last Mile Health pour surmonter le défi de la distance. Et cela se réalise de manière pratique, en transportant des médicaments et du matériel par avion. Ainsi nous contribuons à réduire les distances et l’isolement. Nous aidons le personnel et les fonctionnaires du ministère de la santé à quitter les centres de décision de Monrovia pour se rendre dans les régions éloignées du pays.

« Nous allons aussi loin qu’il le faut pour nos patients. Et nous réussissons beaucoup mieux si nous ne sommes pas seuls dans cette entreprise », déclare Ami. « Savoir que nous avons des partenaires qui ont de la pitié pour ces personnes qui se trouvent dans les régions les plus reculées, est un encouragement très spécial ».

Récit : Katie Machell

Back To Top