L'équipe de paix et de réconciliation dirigée par le personnel de la MAF a aidé 20 participants à surmonter les traumatismes causés par des décennies de conflits locaux. Des traumatismes accumulés depuis des décennies La MAF a apporté aide, espoir…
Lorsque l’avion de la MAF a atterri à Kikongo (RDC) en mai dernier, seuls quelques jeunes courageux ont accouru à sa rencontre. Cependant, lorsqu’ils ont vu des médecins portant une trousse d’échantillons de sang, ils se sont enfuis en donnant l’alerte.
Ce jour-là, Jonathan de Jongh, pilote de la MAF, avait été confronté à une série de braquages les uns après les autres. Maintenant, avec ce dernier arrêt imprévu, il a compris pourquoi !
Le récit suivant explique pourquoi ce vol critique était nécessaire, a été écrit par Katherine Niles. Elle est assistante médicale auprès de l’American Baptist International Ministries. Grâce à votre soutien et à vos prières pour la MAF, vous avez joué un rôle dans cette série d’événements en République Démocratique du Congo.
Alerte urgente
Plus tôt en mai, j’ai reçu un appel d’un numéro inconnu. « Salut ! C’est Glen ! J’appelle du téléphone satellite ». Il n’y a pas d’antenne de téléphonie cellulaire près de Kikongo où vivent les missionnaires Glen et Rita Chapman. La communication se fait par courriel ou, en cas d’urgence, par téléphone satellite.
« L’hôpital a besoin d’urgence d’envoyer un prélèvement de sang pour le laboratoire national de recherche à Kinshasa. La nuit précédente, deux enfants sont arrivés d’un village lointain. Tous deux avec une forte fièvre, une diarrhée sanglante et des saignements de nez et de bouche ».
Ebola probablement
L’un d’eux est mort peu après son arrivée. Le père a signalé trois autres décès dans le village avec des symptômes similaires. Les villageois de Kikongo était en état d’alerte. Les patients ont commencé à fuir, les visiteurs laissés pour la nuit.
Des infirmières nerveuses se blottissaient à l’extérieur de la salle. Elles étaient comme des pigeons qui connaissaient leur nid mais qui avaient peur d’y entrer. Néanmoins, le courageux jeune médecin de Kikongo a enfilé des gants et une blouse chirurgicale. Il a veillé toute la nuit sur son jeune patient. En effet, il y avait des signes inquiétants d’Ebola.
Se préparer au pire
Glen voulait rappeler une heure plus tard, mais le téléphone ne fonctionnait pas. Transporter un échantillon de sang pour l’analyser à temps ?! Kikongo est à près de 500 km de Kinshasa. De plus, on y accède uniquement grâce à une piste d’atterrissage en herbe. Pourtant, un diagnostic était impératif et un équipement de protection s’imposait d’urgence. Si c’était Ebola, tout Kikongo était en danger, particulièrement les précieux personnels de la santé.
En cas d’urgence, nous appelons la MAF et affrétons un vol. Si toutefois un pilote est disponible ainsi que les moyens financiers.
« Salut, Nick. J’ai un problème ! ». Voilà ce qu’a entendu au téléphone Nick Frey, le responsable de la base à Kinshasa. Bien que tard dans la journée, en raison d’une série de retards, un avion devait décoller de Vanga sous peu. Kikongo se trouve sur la trajectoire de vol entre Vanga et Kinshasa. Nick m’a assuré que le pilote pouvait s’arrêter, mais brièvement. En effet les orages se préparaient et le crépuscule approchait.
J’avais toujours un problème. Qui pourrait avoir un numéro de téléphone pour contacter le laboratoire national ? Le vol se posait après les heures de fermeture du laboratoire. J’ai appelé un ami technicien de laboratoire. Il connaissait quelqu’un et m’a donné un numéro que j’ai pu appeler. Quelqu’un a répondu ! Un médecin m’a assuré que le dépôt après les heures de bureau ne posait aucun problème.
En attente de résultats
Généralement, les éclosions d’Ebola surviennent dans des régions éloignées. Et par conséquent, il peut s’écouler des semaines avant que l’alerte ne soit donnée. Il faut ensuite prélever un échantillon de sang et l’analyser. Mais l’avion de la MAF a atterri. Le laboratoire national a accusé réception de la livraison de l’échantillon à 18 h 30. Le médecin fatigué de Kikongo a envoyé un message pour savoir si son échantillon était arrivé. Il a fallu moins de trois heures pour que notre échantillon soit livré – un délai miraculeux. Il n’y avait rien d’autre à faire que de compter sur la miséricorde de Dieu et de retenir notre souffle.
Toute la nuit, j’ai prié pour le jeune médecin et son équipe. En cas de test positif, l’alerte serait donnée. J’aurais besoin d’acheter autant de gants, de masques, de bottes de caoutchouc et autant de désinfectant qu’un avion de la MAF peut en transporter. Si le Laboratoire national confirmait la présence d’Ebola, sans aucun doute, dans quelques jours, les organismes internationaux interviendraient. Il y aurait de l’argent, des équipements, du personnel pour faire face à l’épidémie.
Tout est sain
Heureusement, à six heures du matin, Glen a envoyé un premier courriel. L’état de la deuxième jeune patiente s’était améliorée. En effet le traitement faisait son effet. Aucun autre patient n’est arrivé dans la nuit. Un calme tendu régnait à Kikongo. À 13 h, le laboratoire national a appelé. Les tests de dépistage du virus Ebola étaient négatifs.
Nous avons tous respiré profondément. Dieu a utilisé un téléphone satellite, un avion de la MAF, un échantillon amené en urgence et des serviteurs fidèles.
Récit de Katherine Niles – Photos de Katherine Niles, Mark et Kelly Hewes