Un vol de la MAF a apporté un élan d'encouragement à certaines des communautés les plus isolées du nord de l'Australie. En effet, là-bas les routes représentent un immense défi. Elles sont dans la péninsule du Cap York, dans le…
Le mardi 4 juillet, 16 réfugiés fuyant le conflit au Soudan sont arrivés à Juba. Ils voyageaient à bord d’un avion de la MAF en provenance de Renk. L’organisation Citizens Call – Emergency Response Rehabilitation Initiative (ERRI) avait affrété ce vol pour cette évacuation. Pour le pilote de la MAF, Jonathon Pound, il s’agissait d’un vol aller-retour de 6 heures. Au cours de celui-ci, il a fallu faire face aux conditions météorologiques à l’aller et à l’horloge au retour.
Un conflit qui entraîne une évacuation de nombreuses personnes
Deux mois après le déclenchement du conflit à Khartoum, un flux de personnes traversant la frontière se poursuivi sans relâche. En effet, il y a environ 2 000 nouveaux arrivants qui franchissent la frontière chaque jour.
Alors que le vol de la MAF décolle avec seize passagers, 1 164 personnes sont entrées par les frontières du Sud-Soudan. C’est pourquoi des organisations, comme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), coordonnent la réponse à la frontière. A cet effet, elles relogent les personnes dans la mesure du possible et répondent à leurs besoins de base. Les conditions dans les camps se sont détériorées. Effectivement, les besoins dépassent largement ce qu’il est possible de faire. L’aide arrive bien trop lentement.
Le récit de Jono
Le pilote Jono raconte son vol d’évacuation vers Juba : « Les passagers sont arrivés un peu en retard à la piste d’atterrissage de Renk. Lorsque j’ai vu l’état de la route, j’ai compris pourquoi ». Il poursuit : « Il avait beaucoup plu », soulignant que la saison des pluies rendait les conditions difficiles au sol comme dans les airs. Les quatre roues motrices glissaient dans tous les sens sur la courte distance entre la route et la piste. « Je suis sûr que le trajet jusqu’à l’aéroport a été très boueux, glissant et lent. Heureusement, ils ont réussi à passer », raconte Jono.
Jono avait un œil sur l’horloge tandis qu’il regardait les onze passagers débarquer du Land Cruiser et se rassembler près de l’avion avec les cinq personnes déjà arrivées. Ce sera juste pour cette évacuation, mais il y a encore assez de temps. Le Landcruiser se vide de ses passagers. Mais il est rapidement rempli par les boîtes de médicaments et de fournitures médicales qu’il a apportées de Juba. Le pilote pense avec satisfaction aux personnes qui seront secourues grâce à ces fournitures médicales, dans les camps environnants.
« J’ai décollé trente minutes avant l’heure ultime de décollage et j’ai atterri à Juba à cinq heures. Les trois heures de vol se sont heureusement déroulées sans encombre. Les passagers avaient tous l’air très heureux d’être dans l’avion. Je ne sais pas comment s’est déroulé le voyage pour eux ».
L’équipe ERRI
La lumière du jour décline lorsque l’avion atterrit à Juba, trois heures plus tard. Les passagers fatigués débarquent. Les adultes sont des femmes, accompagnées d’enfants d’âges divers. Tous sont des ressortissants du Sud-Soudan qui, selon leur âge, rentrent chez eux ou arrivent dans un tout nouveau pays.
Une équipe de Citizen’s Call ERRI – Abel, Salama, Emmanuel, Aluel et Shopla – accueille les réfugiés à l’aéroport. Ils font partie d’un groupe sud-soudanais formés il y a quelques semaines pour répondre aux besoins. Un membre de l’équipe ERRI explique que les passagers seront accueillis par des proches ou conduits dans un lieu où les nouveaux arrivants sont hébergés.
Abel Saki
Abel Saki, qui aide à la logistique, accueille les nouveaux arrivants avec un sourire chaleureux.
Il raconte que sa propre histoire a été marquée par la guerre. Je rendais visite à ma mère à Raja (dans le nord-ouest du Sud-Soudan) en 2001. C’est alors que le SPLM a attaqué la ville. J’ai quitté cette endroit comme les personnes qui fuient la guerre, pour me mettre à l’abri au Darfour. « Il m’a fallu dix-sept jours pour y arriver à pied », explique-t-il.
Comme Abel parlait bien l’anglais, on lui a donné un emploi d’assistant dans le camp. L’ancien séminariste était loin de se douter qu’il s’agissait du début d’une nouvelle carrière. En effet, j’ai trouvé un emploi auprès de l’une des ONG venues aider les personnes déplacées avec les Nations Unies. J’ai commencé en 2002 en tant que responsable de camp pour GOAL Ireland. Au bout d’un certain temps, je suis devenu responsable de la logistique, puis j’ai été promu responsable de la logistique au Darfour et dans une autre région de l’est du Soudan, ainsi qu’à Khartoum.
Je suis motivé pour aider les gens à cause de tout ce que j’ai vécu. De plus, je peux apporter mes compétences et mes connaissances pour aider les personnes qui le souhaitent.
Jono continue
Jono, le pilote en est à son deuxième vol d’évacuation de réfugiés. Même après une journée de 12 heures, il est motivé et reconnaissant de pouvoir aider. « Je trouve cela très gratifiant. Je suis ravi de participer au processus de mise en sécurité des réfugiés. C’est en partie pour des vols comme celui-ci que je suis devenu pilote. J’aime le fait que nous puissions remplir l’avion de personnes. Il n’y a pas de places libres ! »