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Espoir Et Désespoir à Mada
Espoir Et Désespoir à Mada
Espoir Et Désespoir à Mada

Ampasinambo est un endroit magnifique. Mais c’est aussi un village très éloigné et presque impossible à atteindre sans l’avion. Vous pouvez essayer d’y aller en moto. Vous aurez l’espoir de parvenir à destination après quelques jours, mais peut-être pas. En fait, Ampasinambo est difficile à atteindre même avec l’avion. Tous les pilotes et tous les avions ne peuvent pas se rendre à Ampasinambo. Seuls les pilotes les plus expérimentés sont autorisés à y aller, et le Cessna 208 est le seul avion adapté. En effet, la piste est courte, bosselée et entourée de montagnes !

Alors quand l’avion approche, les villageois accourent ! La MAF arrive, et cette fois-ci, une équipe de médecins de Hover Aid est avec nous. Quel espoir ! En effet, pour ces personnes, éloignées des hôpitaux, le Madagascar Medical Safaris (MMS) est vital. Deux fois par an, la MAF envoie une équipe médicale à Ampasinambo avec du matériel et des médicaments.

Retrouver l’espoir

De nombreuses personnes sont rassemblées à l’arrivée des médecins. La radio locale a annoncé l’arrivée de l’équipe médicale. C’est ainsi que des gens sont arrivés des alentours, à pied. Quand vous êtes dans la brousse, c’est la seule façon d’aller chez le médecin. En effet, il n’y a ni bus, ni voiture, à peine un vélo !

L’équipe médicale de Hover Aid travaille dur dans des circonstances difficiles avec des ressources très limitées. « Nous voulons servir notre peuple ! » disent-ils. Ce sont des médecins malgaches au service de leurs concitoyens.

Mais parfois, l’équipe médicale doit admettre que les ressources sont limitées et que les situations complexes ne peuvent être résolues dans la brousse. Cette semaine, à Ampasinambo, nous avons rencontré une patiente.

Melda (22 ans) regarde le jeune médecin (Rado, 26 ans) avec espoir dans les yeux. Elle attend patiemment avec sa petite fille (Melinda, 10 mois) dans ses bras. La tête de Melinda a la taille d’un ballon de football. Le médecin examine attentivement la petite fille. « Pour cette situation, nous avons besoin d’un spécialiste. On ne peut rien faire ici. » La petite fille pleure. La mère et l’enfant semblent tous deux se trouver dans une situation douloureuse. Sans aucune aide, cette petite fille a peu d’espoir de survivre !

Travailler sans relâche

Les médecins ont passé quatre jours dans le village d’Ampasinambo. Ils ont réussi à réaliser quatre opérations chirurgicales importantes et deux mineures. Ils ont effectué 211 consultations médicales, 51 examens échographiques et 63 extractions dentaires. L’impact de leur travail est très important pour beaucoup de personnes. Malgré tout, c’était très difficile de laisser partir la petite fille à la grosse tête.

Des questions se sont posées : Y a-t-il quelque chose que nous puissions faire ? En quelques heures, l’argent a été collecté pour pouvoir amener la petite fille et sa mère à l’hôpital d’Antananarivo. Là-bas, des spécialistes ont pu la soigner. Tous les préparatifs ont été faits pour s’occuper de la famille pendant son séjour à l’hôpital. A l’hôpital de Tana, les médecins sont venus l’examiner. Tout le monde autour de la famille priait. Ensemble, nous avons vraiment senti que nous faisions une différence ! Mais hélas, les médecins ne pouvaient rien faire, il n’y avait pas d’espoir. Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour l’aider. Des situations comme celle-ci développent notre vision ! La petite fille et sa mère ont été ramenées à Ampasinambo avec des médicaments pour soulager la douleur. L’argent recueilli a servi à aider un autre enfant qui devait se rendre à l’hôpital d’Antananarivo.

Redonner l’espoir

De retour à Ampasinambo, le docteur Rado (26 ans) se prépare pour une opération chirurgicale. La musique est forte dans la petite salle d’opération. « Nous utilisons la musique pour calmer les patients », explique Rado. L’hôpital est installé dans un bâtiment simple et ancien, avec seulement l’équipement de base. A l’extérieur, il y a de l’eau pour que le médecin puisse se laver avant l’opération. À l’intérieur, il y a une petite ampoule qui illumine la pièce. « Je veux juste aider mon peuple ! » Rado explique. « Je rêve de devenir médecin depuis mon enfance. Pouvoir voler dans la brousse et aider les gens qui en ont vraiment besoin. Car c’est la meilleure chose que je puisse faire ».

Rado rencontre sa patiente avant l’opération. Elle s’appelle Martha (26 ans), et elle a l’air effrayée. Mais elle sait aussi que c’est son seul espoir. L’opération ne dure que 45 minutes. Et puis en quelques jours, Martha s’est remise de l’opération et elle est prête à rentrer chez elle.

Deux courtes histoires sur l’espoir et le désespoir. Et avec un mélange de beaucoup d’émotions. Parfois la guérison arrive et parfois nous devons faire face à la mort. Cela fait partie de la vie, même dans la brousse malgache.

Récit de Charlotte Pedersen – Photos de Odd Arild Nessa (MAF Norvège)

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