Nery souffrait d'une hernie douloureuse. Celle-ci l'empêchait de profiter des plaisirs simples de l'enfance, comme jouer au football avec ses amis. La MAF et Mercy Ships ont travaillé ensemble pour permettre à ce garçon de 12 ans de retrouver l'espoir…
La militante Ashley Judd, actrice dans « Double Jeu » et de « Divergente », a été évacuée par la MAF le 5 février. En effet, elle a été gravement blessée à la jambe lors d’un voyage de recherche sur la faune sauvage en RDC. Ashley raconte sa souffrance, son calvaire de 55 heures au journaliste du New York Times, Nicholas Kristof…..
La MAF transporte Ashley Judd en République démocratique du Congo plusieurs fois par an. Elle accompagne une équipe de l’université américaine de Harvard. En effet cette équipe étudie les bonobos, des grands singes menacés d’extinction. Ils vivent au plus profond de la jungle en RDC.
Le 16 janvier, la MAF avait transporté Ashley et l’équipe par avion de la capitale Kinshasa à Djolu. C’est dans le nord du pays. L’avion devait les récupérer trois semaines plus tard, le 8 février.
La chute au mauvais moment au mauvais endroit
Alors qu’elle se promenait dans la jungle, les plans d’Ashley ont été dramatiquement interrompus. Elle a trébuché sur un arbre tombé et s’est gravement blessée à la jambe.
Incapable de marcher, en grande souffrance, elle a été transportée pendant des heures dans une civière de fortune. Puis ce fut un pénible trajet de six heures en moto. Et finalement c’est un avion de la MAF qui l’a évacuée vers Kinshasa le 5 février.
Avec le pilote de la MAF, Jonathan de Jongh, aux commandes, le vol de 964 km a duré environ trois heures. La jambe d’Ashley a été stabilisée dans un hôpital de Kinshasa, puis en Afrique du Sud pour abréger sa souffrance. Elle a effectué quatre autres vols (22 heures supplémentaires) pour atteindre l’Amérique. Là-bas elle a subi une opération de huit heures.
L’actrice s’était cassé la jambe en quatre endroits et a subi des lésions nerveuses.
Mordre un bâton pour contrôler la souffrance
Dans une interview accordée au journaliste du New York Times, Nicholas Kristof, elle décrit son épreuve depuis son lit d’hôpital en Afrique du Sud :
« Je faisais ce que je fais toujours : Me lever à 4 h 30 du matin avec deux de nos pisteurs professionnels. Ensuite marcher dans l’obscurité. Ma lampe frontale ne fonctionnait pas correctement. Il y avait un arbre tombé sur le chemin, que je n’avais pas vu. Et comme je marchais vite j’ai cogné sur cet arbre.
Je savais que ma jambe était cassée. Les 55 heures qui ont suivi ont été d’une incroyable souffrance. Cela a commencé par 5 heures passées allongée sur le sol avec Dieumerci, l’un de nos pisteurs. La jambe déformée, mordant mon bâton, hurlant comme un animal sauvage ».
En l’absence d’analgésiques puissants, Ashley a été obligée de mordre un bâton pour contrôler la douleur, supporter la souffrance atroce :
« Ils ne pouvaient pas me proposer de l’ibuprofène, mais ils m’ont offert une profonde compréhension parce qu’ils savent ce qu’est la souffrance ».
Transporté en hamac et en moto
Ashley a été transportée hors de la forêt tropicale en moto pendant 6 heures jusqu’au camp de base.
Maliko, l’autre pisteur d’Ashley, est retourné en courant pour réveiller Martin Surbeck, qui dirige le « Kokolopori Bonobo Research Project Camp« . Cinq heures plus tard, un autre homme, Papa Jean, les rejoint et remet la jambe d’Ashley en place :
« Papa Jean pose ses mains sur moi pour remettre mes os en place. Je suis en état de choc, je m’évanouis. La douleur est très forte, mes dents claquent, j’ai des sueurs froides, je crois que je vais vomir. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. Je crois que Dieu le Père est avec nous dans notre souffrance.
Ensuite, c’est une heure et demie dans le hamac à être portée hors de la forêt tropicale par mes frères congolais qui sont pieds nus. Il leur faut franchir des collines, traverser des rivières, et puis nous sommes finalement de retour au camp ».
« Une fois que je suis arrivée au camp, il y a encore une heure et demie à travers la forêt tropicale dans le hamac. Mes frères africains me portent sur leurs épaules, se relayant, m’encourageant. Puis vient le tour de la moto.
Il fallait du courage pour que quelqu’un monte avec moi. En effet il devait me soutenir physiquement. Un homme conduisait et un autre était assis derrière avec moi. Je devais tenir la partie supérieure de mon tibia fracturé. Nous avons fait cela pendant six heures. La moto m’a vraiment mis à l’épreuve et, parfois, j’avais l’impression d’une pure crise dans ma tête ».
Un bel acte de service
« Ils ont dû me faire descendre de la moto et me remettre dans le hamac pour me faire traverser ces ponts branlants qui sont très fragiles et étroits. Il y avait un vieil homme qui était très mince et filiforme. Il était pieds nus et a arrêté ce qu’il faisait. Il n’avait pas vraiment l’air d’avoir l’endurance physique ou la force. Mais il a pris le hamac parce qu’il est bon pour traverser sur ces ponts glissants.
Il y avait quatre ponts d’affilée et il y avait une bonne distance entre eux. Ils ont donc dû porter mon poids et il a simplement marché, marché et marché. Quand il m’a posé, je l’ai regardé dans les yeux et j’ai dit : « Merci papa » et il m’a regardé en retour et m’a dit : « Je suis Papa Freddy ».
C’était un bel acte profond de service humain et je n’y serais pas arrivée sans les Papa Freddy qui m’ont accompagnée ».
En souffrance, mais privilégiée
L’actrice a été confrontée à la dure réalité de l’accès à des soins médicaux urgents au cœur de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Mais pour les femmes congolaises, sans moyens, qui ont besoin de voir un médecin, c’est leur réalité quotidienne.
Ashley attire l’attention sur le sort des femmes congolaises et se passionne particulièrement pour la santé maternelle. En RDC, selon l’ONU :
- 1 femme sur 24 meurt en couches.
- 258 bébés meurent chaque jour avant l’âge d’un mois
- 1 femme sur 4 âgée de 20 à 24 ans accouche avant l’âge de 18 ans.
- Seuls 6 % des nouveau-nés dans les zones rurales reçoivent des soins postnatals dans les deux jours suivant leur naissance.
La MAF continue de travailler avec ses partenaires à travers la RDC pour soulager les souffrances et soutenir les communautés les plus isolées.
Un long chemin vers la guérison
Après une épuisante randonnée à vélo de six heures, Ashley a passé la nuit dans une hutte à Djolu. C’est là que le pilote de la MAF l’a accueillie et l’a transportée par avion à Kinshasha. Elle a passé 24 heures dans la capitale de la RDC avant d’effectuer l’étape suivante de son voyage vers l’Afrique du Sud. Là-bas elle a reçu une transfusion sanguine en soins intensifs.
Le voyage de retour d’Ashley a été long et difficile, mais son chemin vers la guérison ne fait que commencer :
« Je remercie tout le monde pour leurs pensées, leurs prières et leur soutien. Marcher va être difficile, mais l’os va guérir. J’’ai un merveilleux chirurgien orthopédique spécialisé dans les traumatismes.
Pour l’instant, mon pied droit est boiteux et il va falloir du temps pour que le nerf guérisse. Ensuite il va falloir une rééducation intensive. Il n’y a pas vraiment d’échéance. Je vais remarcher parce que je suis déterminée et que je crois en la science moderne et aux miracles. J’ai un voyage devant moi ».
Nous souhaitons bonne chance à Ashley et prions pour son prompt rétablissement.