Partners in Health, une organisation partenaire de MAF Liberia, change des vies et améliore les services de soins de santé. La MAF leur permet de desservir les zones les plus reculées au Liberia. Améliorer la santé, une priorité Sterman Toussaint…
L’équipe de paix et de réconciliation dirigée par le personnel de la MAF a aidé 20 participants à surmonter les traumatismes causés par des décennies de conflits locaux.
Des traumatismes accumulés depuis des décennies
La MAF a apporté aide, espoir et guérison à la communauté sud-soudanaise de Lafon. En effet, cela s’est fait au travers d’un atelier conçu pour guérir les cicatrices des traumatismes et briser le cycle de la vengeance.
L’animateur de l’atelier, Thomas Titus, qui est également membre de l’équipe de la MAF, décrit la situation. Il explique comment Lafon a souffert pendant de nombreuses années en raison de sa situation géographique.
« Lafon est un carrefour pour de nombreuses tribus d’éleveurs. Celles-ci dépendent de leurs vaches pour vivre. C’est pourquoi elles sont souvent victimes de vols de bétail et même d’enlèvements d’enfants », explique-t-il. « À certains endroits, on peut voir des maisons qui ont été brûlées à cause des combats de la guerre précédente« .
Une région isolée
Lafon se trouve à 130 kilomètres à l’est de la capitale Juba. La communauté Pari vit de l’élevage et de la culture en bordure de l’une des plus grandes zones protégées du Sud-Soudan : Le parc national de Bandigillo. En son cœur se trouve Lafon Hill, une élévation rocheuse couverte de villages en terrasses, visible à des kilomètres à la ronde.
La MAF dessert la piste d’atterrissage de Lafon avec une navette hebdomadaire depuis janvier 2023. Pendant la saison des pluies, les routes de l’Equatoria oriental se transforment en boue et la ville n’est accessible que par avion.
Jaap de With est responsable du programme de paix et de réconciliation. Il qui travaille également comme responsable des partenariats et du développement de MAF au Sud-Soudan. Il s’est rendu à Lafon avec Titus et l’évangéliste et animateur Raphael Joel pour l’atelier Healing Hearts Transforming Nations.
« Le vol de 30 minutes est le moyen le plus sûr d’atteindre la ville en raison du mauvais état des routes et de l’insécurité. Pendant la saison des pluies, il faut deux à trois jours pour aller par la route, avec une forte probabilité de rester bloqué plusieurs fois ou de tomber en panne », explique Jaap.
Un atelier proposé à la population locale
« Nous avons proposé d’organiser un atelier pour soigner les traumatismes à Lafon, en partenariat avec l’église. Les petites communautés isolées comme Lafon sont confrontées à un manque de ressources et à des besoins non satisfaits. Lorsque nous avons proposé d’organiser un atelier, l’église nous a accueillis à bras ouverts. L’Équatoria oriental est une région particulièrement difficile. En effet, il y a des conflits tribaux, même entre communautés voisines. Lorsque le village voisin est votre ennemi, de nombreuses personnes portent de très graves blessures, des traumatismes. Cela conduit à des cycles de vengeance qui peuvent durer des générations ».
L’équipe a été rejointe à Lafon par Olwen Frost. Il est missionnaire des Pionniers, qui venait de terminer une formation sur les réponses bibliques aux traumatismes. Olwen a été le principal contact entre l’équipe de visiteurs et l’église lors de la préparation de la visite. Elle travaille avec les peuples Pari et Didinga depuis deux ans et se rend avec la MAF dans plusieurs endroits.
Olwen n’a que des mots chaleureux pour les pilotes qui, dit-elle, « vont au-delà du travail d’un pilote normal pour aider de toutes les manières possibles. La MAF est mon bus dans le ciel qui m’emmène et me ramène à toutes mes réunions et ateliers à Lafon et Chukudum ! »
Un enseignement pratique en plein air
Dans leur salle de classe en plein air, les participants se déplacent à l’ombre au fil de la journée. Ils apprennent ce qu’est un traumatisme et la possibilité de guérir grâce aux desseins rédempteurs de Dieu.
Les blessures les plus profondes, note Titus, proviennent souvent de la famille. Les occasions perdues en matière d’éducation, l’abandon, la négligence – et la pauvreté physique – ont tous laissé des cicatrices. L’enseignement sur le cœur de Père de Dieu parle des besoins non satisfaits. Les personnes sont invitées à rechercher en Dieu les choses qu’elles ont perdues.
L’enseignement passe de la confession personnelle à la réconciliation communautaire le jour suivant. Ainsi, ils apprennent ce qu’est la « nation sainte » de Dieu. Ils sont membres d’un royaume céleste qui transcende la famille, le clan et la tribu.
Cette compréhension est à la base de l’exercice « Standing in the Gap », au cours duquel les participants donnent et reçoivent le pardon au nom de leur communauté et de leur famille.
« Les gens se débarrassent de leurs ressentiments à l’égard des membres de leur famille et du lourd fardeau de la vengeance », explique Titus.
La fête des rois
La célébration finale du dimanche a lieu après l’église. Lorsque les participants se rassemblent autour de la table des rois. Ils se couronnent les uns les autres avec des couronnes en papier. En effet, ils se disent des bénédictions et des encouragements. Ils déclarent ainsi leur identité en tant qu’enfants de Dieu.
Alors que l’équipe se prépare à partir, Olwen réfléchit à l’atelier et à son lien avec son propre ministère. « J’ai apprécié d’être là. J’ai pris des notes pour modifier un peu mon propre atelier de guérison des traumatismes. Ceci dans le but d’y intégrer davantage le pardon. C’est une bonne chose ! »
Un avenir toujours incertain
Pour l’équipe, il est encourageant de savoir qu’Olwen s’appuiera sur leur enseignement pour que d’autres membres de la communauté puissent en bénéficier.
Titus termine par la prière pour les besoins physiques de la communauté. Beaucoup ont faim en attendant la nouvelle récolte et l’inflation galopante rend impossible l’achat de nourriture.
Priez pour les habitants de Lafon. En effet, ils sont isolés pendant la saison des pluies. Ils luttent contre le manque de nourriture. Ils manquent également de services car Lafon n’a pas de marché, pas de route et pas d’école secondaire. Les gens doivent tout faire venir de Torit, ce qui est difficile à cette époque de l’année.