Apporter des soins dans les régions reculées de la Terre d’Arnhem

Les vols de la MAF permettent au personnel de Wamut Physio de rendre visite aux patients dans leur pays d’origine afin d’offrir un modèle de soins holistique.

Les défis de l’accès aux soins dans la Terre d’Arnhem

À 8 h 45, un GA8 Airvan rugit sur son aire de stationnement en gravier rouge à l’aéroport de Gove. Sa destination : un ensemble de territoires indigènes isolés dans l’est de la Terre d’Arnhem. Certains sont inaccessibles par la route pendant la saison des pluies. Il faut compter 12 h pour un circuit complet de chacun d’entre eux, même dans de bonnes conditions.

À bord, Shaun Bell, kinésithérapeute chez Wamut Physio, n’a guère plus qu’un sac à dos et une profonde compréhension de la façon dont le mouvement peut changer des vies. Sans l’aviation, la mobilité physique et géographique de nombreux patients de Shaun serait gravement limitée.

Un pont aérien vital pour les communautés isolées

En effet, « sans la MAF, ils sont bloqués », explique Shaun sans détour sur l’une des courtes pistes d’atterrissage en gravier encore détrempées par une pluie de mousson. « À ma connaissance, aucune autre compagnie ne peut voler sur cette piste d’atterrissage.”

Des soins adaptés aux réalités locales

Concrètement, les vols de la MAF représentent une véritable bouée de sauvetage qui facilite l’accès aux soins directement dans le pays. Ce service aérien permet de combler les importantes lacunes en matière de soins de santé et de services sociaux causées par l’isolement géographique. C’est un lien vital entre les patients et les soins dont ils ont besoin pour s’épanouir.

L’importance culturelle des soins sur le territoire ancestral

Les terres d’origine du peuple Yolŋu sont disséminées dans l’est de la Terre d’Arnhem. Pour eux, rester dans leur pays n’est pas une simple préférence, mais une véritable nécessité pour leur bien-être total.

Tebany Neuhoff, directrice du cabinet Wamut Physio, explique : « [Malheureusement,] en s’installant en ville, ils perdent le contact avec leurs amis, leur famille et leur terre. Ils peuvent être confrontés à d’autres difficultés liées au mode de vie urbain.

Être soignés dans leur région d’origine permet à nos patients de mener une vie plus traditionnelle. Le traitement et la rééducation peuvent les aider à retourner à la chasse et à la cueillette avec leur famille. »

Une kinésithérapie polyvalente face à des besoins variés

Par ailleurs, les traitements sont aussi variés que le terrain lui-même. Les kinésithérapeutes traitent un large éventail de pathologies, allant des AVC à la maladie de Parkinson, en passant par les blessures traumatiques, les troubles moteurs cérébraux et les retards de développement infantiles.

Shaun explique : « Lorsque vous travaillez dans le bush, en particulier en tant que kinésithérapeute, vous devenez un spécialiste de toutes sortes d’affections. Les cas les plus courants que je vois sont les patients atteints d’infirmité motrice cérébrale et les accidents vasculaires cérébraux ».

Des traitements personnalisés ancrés dans le quotidien

Malgré tout, le paysage accidenté, bien que magnifique, pose des défis quotidiens aux personnes à mobilité réduite. Shaun et l’équipe de Wamut Physio rencontrent les clients là où ils se trouvent. Que ce soit chez eux, sous la véranda, en plein air, sous les arbres, ils leur proposent des séances adaptées à leurs objectifs réels.

Lors d’une récente visite, Shaun a travaillé avec Marko Wanambi, un jeune patient dont l’objectif est de rejoindre le programme local des gardes forestiers.

« Ce que nous avons fait aujourd’hui était basé sur son besoin de soulever un pneu du sol », explique Shaun. « Nous avons donc fait des flexions avec un sac de 15 à 20 kg. C’est une question de conditionnement et de retour à ce qu’il veut faire dans la vie. »

Un accès aux soins transformé par la collaboration MAF-Wamut

Il est important de noter que de tels soins ne seraient pas possibles sans les vols réguliers de la MAF.

Charl Neuhoff, fondateur et kinésithérapeute en chef de Wamut, a déclaré : « Les vols nous permettent de voir nos patients une fois par semaine au lieu d’une fois par mois. Ce qui est très important pour beaucoup d’entre eux. Et c’est là que les vols avec la MAF peuvent faire une énorme différence. »

Avant de commencer à voler avec la MAF, Charl passait des journées entières à se rendre chez ses patients.

« [Auparavant,] Je parcourais parfois 600 km par jour pour me rendre dans les pays d’origine. Et mon temps au sol n’était donc pas flexible. Parfois, je me retrouvais coincé derrière une rivière en crue. Et je devais camper toute la nuit ou rester bloqué dans une zone marécageuse inondée. »

En définitive, dans ces communautés, l’espoir et la guérison ne se limitent pas à la force physique. Il s’agit de restaurer l’indépendance, l’objectif et les liens. Grâce à la collaboration entre Wamut Physio Services et la MAF, davantage de personnes peuvent le faire. Que ce soit sur leur terre, avec leur famille, sous un ciel ouvert.