L'équipe de paix et de réconciliation dirigée par le personnel de la MAF a aidé 20 participants à surmonter les traumatismes causés par des décennies de conflits locaux. Des traumatismes accumulés depuis des décennies La MAF a apporté aide, espoir…
De tous les vols que je réalise en Papouasie Nouvelle Guinée, je trouve les vols d’évacuation médicale les plus gratifiants. Les vols de la MAF profitent aux villages que nous desservons de bien des façons. Mais rien n’a un impact plus immédiat et tangible qu’une évacuation médicale. Il s’agit habituellement des vols les plus difficiles à gérer sur le plan opérationnel. En effet, ils surviennent sans préavis, au milieu de notre programme de vol. Parfois même tard dans la journée. De plus les conditions météorologiques ou la lumière du jour posent un problème. C’est d’autant plus gratifiant lorsque cela se passe bien.
Un imprévu et une décision à prendre seul
Je faisais ma première escale lors de mon deuxième voyage au milieu d’une journée chargée. Tout à coup, un homme s’est approché de moi pour me demander si je pouvais emmener une femme gravement blessée à Goroka. Elle avait été frappée à la tête avec une pierre à la suite d’une dispute entre villageois. Elle avait besoin de voir un médecin de toute urgence.
L’agent de santé habituel était absent, et ils n’avaient ni radio ni téléphone cellulaire pour appeler à l’aide.
J’ai essayé d’utiliser la radio HF de l’avion pour contacter la base afin de discuter de la situation. Mais en raison d’une mauvaise couverture ce jour-là, je n’ai pas pu la joindre. Je ne voulais pas essayer trop longtemps étant donné l’urgence de la situation. J’allais me débrouiller seul pour trouver la meilleure façon d’apporter mon aide.
Le village n’avait pas les moyens de payer de coût du transport. J’ai donc décidé que le cas était suffisamment sérieux pour utiliser l’argent de la MAF dédié aux évacuations médicales. Ce fond est constitué grâce à de généreux donateurs.
Faire face à d’autres difficultés
Le seul problème qui se posait maintenant était de savoir ce qu’il fallait faire avec les passagers et le fret. En effet, je devais les déposer sur les deux prochaines pistes d’atterrissage. Un coup d’œil rapide aux chiffres m’indiquait que je ne pouvais pas prendre une charge supplémentaire. En effet, je n’aurais pas été en mesure de décoller sur une piste aussi courte.
Il fallait aussi que je vérifie si j’avais assez de carburant pour faire mes deux prochains arrêts, décharger tous les passagers et le fret comme prévu, et revenir pour la femme. C’est assez habituel de partir avec environ 30 minutes de carburant supplémentaire (en plus des réserves déjà exigées par la loi). Cela nous permet d’avoir une marge de manœuvre en cas d’intempéries. Comme il faisait vraiment beau, j’ai décidé que je pouvais utiliser ce carburant supplémentaire pour revenir et faire un arrêt supplémentaire.
Un problème résolu, une vie sauvée
Je me suis activé pour revenir rapidement au village. Quand j’ai atterri environ 45 minutes plus tard, j’étais content de l’avoir fait. Les villageois ont dû porter la femme jusqu’à l’avion et elle était à peine consciente.
Une fois dans les airs, j’ai envoyé un message à la base à l’aide de notre téléphone satellite. J’ai pu demander d’appeler une ambulance pour qu’elle soit prête au moment de l’atterrissage.
Les collègues m’ont répondu quelques instants plus tard en disant qu’ils avaient passé l’appel. Dès l’atterrissage, l’ambulance nous attendait pour prendre en charge la femme blessée.
J’ai continué le reste de ma journée bien remplie, satisfait de voir l’impact des décisions prises. Malgré les difficultés nous avions probablement sauver une autre vie.
Récit et photos de Dave Rogers