L'équipe de paix et de réconciliation dirigée par le personnel de la MAF a aidé 20 participants à surmonter les traumatismes causés par des décennies de conflits locaux. Des traumatismes accumulés depuis des décennies La MAF a apporté aide, espoir…
Quand je suis arrivée dans la salle des opérations de la MAF, on m’informa de la situation. Les responsables du village de Pyarulama avait pris contact par radio HF pour demander une évacuation sanitaire. L’appel ne semblait pas urgent. La première chose à faire pour la MAF, dans ce cas, c’est d’évaluer le niveau d’urgence. Les responsables de la MAF ont décidé qu’ils évalueraient la situation une fois sur place. Le pilote Mathias m’a emmené à bord de l’avion pour suivre cette évacuation.
Une piste courte pour une évacuation sanitaire
Ce n’est qu’un petit vol de 20 minutes en avion pour Pyarulama. Nous sommes passés au-dessus des nombreuses montagnes. Et puis nous avons commencé à chercher dans la vallée la minuscule piste d’atterrissage de Pyarulama. Le pilote a attiré mon attention sur une petite clairière à notre gauche, c’était la piste d’atterrissage. En effet, elle ne faisait que quelques centaines de mètres de long et nous devions atterrir en amont. Cela signifiait que nous atterrissions en roulant vers le haut de la colline. J’ai dit au pilote que je n’avais pas peur, mais peut-être que si !
Nous avons atterri sur la piste et nous nous sommes arrêtés au sommet. Les villageois guettaient l’arrivée de l’avion. Nous sommes descendus, le pilote a serré quelques mains et salué notre agent de la MAF.
Premiers contacts dans un endroit aussi reculé
Je n’étais jamais allée dans cette partie de la Papouasie Nouvelle Guinée. Beaucoup de jeunes garçons portaient des jupes d’herbe traditionnelles. Certains portaient des arcs et des flèches faits maison. Les jeunes hommes de la tribu avaient le visage peint. Et presque tous portaient de petits rubans autour des pieds.
Les enfants avaient tous peur de moi. J’étais blanche et j’étais une femme. On n’en trouvait pas beaucoup dans ces endroits reculés des hauts plateaux ! J’ai entamé une conversation en trouvant quelqu’un qui pouvait traduire pour moi dans la langue tribale. Ils riaient de mon drôle d’accent !
Sur la droite, nous avons aperçu un groupe qui se précipitait vers l’avion. Il y avait huit personnes. Elles portaient une civière artisanale sur laquelle se trouvait notre patient. Une foule de visages inquiets les suivait. Son cri s’entendait chaque fois qu’il était heurté ou déplacé trop rapidement. J’ai appris plus tard qu’alors qu’il abattait un arbre lorsque, celui-ci était tombé sur sa jambe et lui avait écrasé les os. Cela nécessitait donc bien une évacuation sanitaire.
C’était une bonne chose que la MAF soit venue !
Après avoir discuté avec le pilote, la communauté a décidé d’utiliser sa propre civière au lieu de celle de l’avion de la MAF. Ainsi le patient a été soulevé sur la civière dans l’avion. Une femme, très probablement son épouse, et un autre homme sont montés dans l’avion pour l’accompagner à l’hôpital.
Nous nous sommes attachés de nouveau et avons attendu pendant que notre agent du MAF courait sur la piste pour faire fuir les chiens errants. Les enfants étaient assis sur le côté de la piste. Notre pilote a effectué ses vérifications, puis s’est concentré sur la piste, car elle était courte. Et comme beaucoup de pistes de brousse en PNG, nous n’avions qu’une seule chance de réussir.
Un vol si court à la place d’un si long périple
Quelques secondes et nous étions partis ! Juste un transport sanitaire par avion de 10 minutes vers la piste d’atterrissage de l’hôpital de Kompiam… Un vol MAF de 10 minutes comparé à l’ascension de ces chaînes de montagnes entre son village et l’hôpital. En effet, le voyage aurait nécessité des jours de marche sur une civière avec un homme adulte qui souffrait tant.
Nous avons atterri entre les montagnes à Kompiam où l’ambulance nous a accueillis. L’agent de la MAF de Kompiam a aidé à monter le patient dans l’ambulance. Puis le chauffeur a prudemment monté la colline en direction de l’hôpital.
Nous avons de nouveau attendu que les chiens quittent la piste. Ce n’est qu’alors que nous avons décollé pour rentrer à Mt Hagen, en remerciant Dieu pour la météo qui a été clémente.
Récit de Jessica Hunt