À l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, rencontre avec Sophia Mohammed. Elle est la Directrice de Light for the World au Sud-Soudan. Sophia explique comment les facilitateurs de l'inclusion des personnes handicapées parcourent le pays avec la MAF.…
Aux confins du nord du Tchad, la vie est rude et les communautés sont isolées. Se déplacer d’un endroit à un autre en voiture représente un danger. En effet, des bandits attendent les voyageurs pour leur tendre des embuscades et s’emparent souvent de tout, même des véhicules.
Le danger est sur la piste
Pour le peuple Teda, qui vit dans des villages reculés comme Bardai, voyager par la route peut signifier trois jours de piste accidentée. C’est aussi dormir à la belle étoile et être constamment confronté à la menace de la violence, du danger.
Odji Mahumut n’est pas étranger aux dangers de la vie sur la route. Né à Bardai, il est parti à 15 ans étudier en Libye, avant de revenir au Tchad. Il a la volonté de préserver et de développer la langue teda.
Au fil des ans, malgré les guerres et les bouleversements, il est resté fidèle à sa mission.
« Je me sens béni », déclare-t-il, bien que son parcours ait été semé d’embûches.
Un voyage sans danger sur l’avion de la MAF
Depuis plus de 25 ans, Odji Mahumut travaille aux côtés de son collègue Mark Ortman pour enregistrer et promouvoir la langue teda. Mais sans la MAF, ce travail serait incroyablement difficile.
Mark explique : « À Bardai, Odji est essentiel. Lorsque les vols de la MAF passent, c’est lui qui s’assure que les gens de Teda peuvent obtenir un siège s’il y a de la place ».
« Pour un voyage qui pourrait prendre des jours sur des routes dangereuses, les avions de la MAF le font en seulement quatre heures. Nous sommes arrivés au Tchad en 1993 et sommes allés jusqu’à l’extrême nord, à Bardai. C’est juste au sud de la frontière libyenne. Dès le début, la MAF a fait partie de notre ministère ».
Un partenariat indispensable
Le travail de la MAF est comme une bouée de sauvetage pour les besoins les plus urgents du peuple Teda.
« Parfois, explique Odji, une personne malade a besoin d’un traitement à N’Djamena et ne peut tout simplement pas s’y rendre par la route ».
« Les vols de la MAF ont permis à des personnes d’accéder à des soins médicaux. Mais aussi d’apporter des fournitures indispensables à l’hôpital isolé de Bardai. La MAF apporte non seulement des médecins et des fournitures médicales, mais aussi des livres en langue teda ».
Odji poursuit : « La MAF apporte beaucoup à notre peuple. En effet, elle aide notre langue à progresser et répond à nos besoins en matière de santé. Il y a tellement de choses qu’ils font ».
Les vols de la MAF sont un fil qui relie le peuple Teda au reste du monde. En, les connectant aux ressources essentielles, à la culture et aux opportunités. La MAF ne contribue pas seulement à sauver des vies mais aussi à renforcer la langue et la culture Teda.
Une histoire commune à beaucoup de tchadiens
L’histoire d’Odji est celle d’une résilience. Après des années de guerre au Tchad qui l’ont contraint à se réfugier en Libye et au Niger, il est revenu avec une détermination renouvelée. En effet, son but est d’aider son peuple. Grâce à Odji, à son équipe et à la MAF, la communauté Teda du nord du Tchad s’est rapprochée d’un avenir plus sûr et plus sain.
Pourtant les besoins restent importants.
« Nous avons besoin de plus de personnes pour aller plus loin dans ce que nous faisons », souligne Mark.
Odji dit qu’il se sent béni, non seulement dans son travail mais aussi dans sa famille. Notamment avec ses dix enfants qui sont en bonne santé et lui apportent de la joie. Malgré toutes les épreuves, les dangers qu’il a traversés, il reste attaché à sa mission. Il est reconnaissant d’avoir la chance de servir son peuple, et reconnaissant du rôle vital que joue la MAF dans leur vie.