Skip to content

Les Hewa sont une communauté vivant dans les chaînes de montagnes centrales isolées de la PNG. La MAF est au service de cette communauté depuis plusieurs années, contribuant à améliorer la vie de cette tribu en faisant venir des cliniques médicales, l'installation d'une école... Cette histoire se concentre sur la vie spirituelle des Hewa et sur la façon dont Dieu a agi au sein de ce peuple. Jonathan Kopf est un missionnaire qui a vécu et travaillé avec les Hewa pendant de nombreuses années avec le soutien logistique des vols de la MAF.

Les missionnaires sont souvent accusés de vouloir changer la culture et les traditions des gens au nom de la religion. Mais les Hewa, eux, voulaient que des missionnaires viennent vivre avec eux et ils ont invité la famille Kopf à s’installer dans leur village pour leur apprendre à connaître Dieu. Jonathan Kopf explique comment, lorsque les Hewa ont appris à vivre sous la direction de Dieu, ils sont devenus des maris et des pères aimants et compatissants en tournant le dos à leurs coutumes ancestrales qui les amenaient à tuer des gens, et ils ont pris confiance dans la force de leur Sauveur au lieu de vivre dans la crainte des esprits.

Alors que Jonathan et ses amis Hewa font confiance à Dieu pour les préoccupations de leur avenir, ils sont convaincus qu’Il sera là pour les guider.

 

« Mon cœur était peiné par le système de croyance ancestral dans lequel ils étaient enfermés et, à partir de ce
moment-là, j’ai ressenti une nouvelle urgence à traduire le Nouveau Testament et à enseigner la vision de Dieu sur l’origine de la maladie et de la mort, ainsi que la solution que Jésus offre.
Aujourd’hui, nous pouvons remercier le Seigneur que, grâce à la puissance de sa Parole, ces jeunes hommes que vous voyez ici dans ce village et qui ont atteint l’âge adulte, ces jeunes hommes qui ont maintenant des femmes et des enfants n’ont jamais tué une seule personne de toute leur vie. C’est le pouvoir passionnant de la Parole de Dieu. Et nous nous sentons très privilégiés d’avoir pu être témoins de la transformation. »

Jonathan Kopf

Jonathan Kopf

Chaque homme un meutrier

Nous remercions Dieu pour la façon dont il a changé leurs cœurs. Mais cela a été un long voyage, un processus lent – ce genre de ministère ne peut pas être accompli au cours d’un voyage missionnaire d’été.

Lorsque nous sommes arrivés et que nous avons commencé à apprendre la culture et la langue des Hewa, nous avons vite compris qu’il s’agissait d’un peuple agressif qui tuait régulièrement les autres. Ils faisaient surtout des raids pour tuer des Hewa de différents villages, mais parfois ils tuaient même à l’intérieur de leur propre village. Ils avaient de nombreux ennemis. Ils s’en prenaient aux autres par la violence et ils étaient également visés par la violence. En enquêtant sur leurs pratiques meurtrières, nous avons découvert que tous les jeunes hommes avaient pris part à des raids meurtriers – à cette époque, je n’ai jamais trouvé d’exception.

On attendait de chaque jeune homme suffisamment mûr pour porter la barbe qu’il participe à ces raids meurtriers.

Photo : Annelie Edsmyr, A la chasse

Enfermé dans une croyance aux esprits

Alors que nous nous penchions sur la question, nous avons réalisé que nos amis, les gens avec qui nous avions vécu, que nous avions appris à connaître et à aimer, étaient en fait pris dans un système où ils croyaient que toute maladie et toute mort étaient le résultat d’esprits maléfiques. Les Hewas avaient un large éventail de croyances en différents esprits, certains qu’ils considéraient comme bienveillants et utiles, et d’autres qu’ils pensaient être à leur poursuite. On leur avait appris que ces esprits pouvaient leur dévorer l’intérieur pour les rendre malades et les faire mourir de maladies courantes comme la malaria et la pneumonie, ou même d’accidents divers.

Tout leur système de croyance était basé sur leur relation supposée avec plusieurs niveaux différents d’esprits. Ils pensaient que les esprits les plus hideux, les plus forts, ceux qui avaient la capacité de manger les gens pour les rendre malades et les faire mourir, étaient des esprits qui vivaient à l’intérieur des femmes et des enfants. Et puis, pour découvrir quelle personne avait un esprit qui vivait en elle, ils disaient quelque chose comme « Je l’ai vu en rêve » ou « J’ai entendu les dernières paroles d’une personne mourante » et, en se basant sur le rêve ou les dernières paroles, ils portaient des accusations disant « Cette femme dans le village voisin a un mauvais esprit, et tous ses enfants ont aussi un mauvais esprit ».

Et donc, pour sauver des vies, pour empêcher les gens de tomber malades et de mourir, ils pensaient que la seule solution était d’aller tuer ces femmes et ces enfants dont ils supposaient qu’ils avaient des esprits maléfiques qui causaient la maladie et la mort. 

Pendant que j’enquêtais sur ce système de croyances, j’ai appris l’existence de nombreuses accusations actuelles et aussi de contre-accusations, ce qui signifie que plusieurs raids meurtriers étaient planifiés et étaient imminents.

C’est le scénario que nous avons trouvé lorsque nous sommes arrivés à Hewa en 2000 ; le contraire du genre de vie sereine, paisible et sans stress dont parlent certaines personnes lorsqu’elles évoquent les villages reculés de la jungle. À l’époque, j’ai non seulement découvert que plusieurs femmes et enfants étaient pris pour cible, mais j’ai également appris que certains hommes prévoyaient d’exterminer un village entier de personnes qui vivaient à environ une journée de marche de notre village. Mon cœur était affligé par le système de croyance ancestral dans lequel ils étaient enfermés et, à partir de ce moment-là, j’ai ressenti une nouvelle urgence à traduire le Nouveau Testament et à enseigner la vision de Dieu sur l’origine de la maladie et de la mort, ainsi que la solution que Jésus offre.

Photo : Jonathan Kopf. Crânes ancestraux exposés dans un sanctuaire

La puissance de la Parole de Dieu

Bien sûr, en tant qu’étrangers, nous n’avons pas l’autorité de dire : « Hé, arrêtez ! Arrêtez de tuer des femmes et des enfants ! Nous n’avons pas le pouvoir de changer leur culture. Nous croyons vraiment que le pouvoir se trouve dans la Parole de Dieu lorsque nous traduisons la Bible dans leur langue. Nous savons qu’en leur enseignant le message de la Bible, c’est la puissance de la Parole de Dieu qui peut avoir un impact sur leur conception des valeurs. Lorsqu’ils ont commencé à comprendre ce que leur Créateur avait dit, et le système qu’Il avait mis en place, c’est là que leur vision du monde a commencé à changer. C’est alors qu’ils ont commencé à se détacher de leurs croyances ancestrales sur l’origine de la maladie et de la mort.

Selon le Dieu créateur, la maladie et la mort ne viennent pas parce que des esprits mauvais sont à l’intérieur des femmes et des enfants, et la solution démontrée par Jésus n’était pas d’aller les tuer. Lorsque nous avons présenté Jésus à nos amis Hewa, et lorsque nous avons présenté son message, nous avons vu des changements dans leur vie, et nous les avons vus réagir à Sa façon de penser.

Dans le premier village où nous avons vécu, ils étaient peu nombreux à répondre. Ils étaient peut-être moins de dix. À l’époque, je n’étais même pas sûr qu’il y en avait plus de cinq qui comprenaient le sens de l’histoire de Dieu. Mais nous avons pu constater qu’il y en avait quelques-uns qui comprenaient qui était leur Créateur et qui ils étaient en tant que Ses enfants grâce à Jésus qui a payé pour leur dette de péché.

Plus tard, après que nous ayons déménagé dans ce nouveau village et que nous ayons à nouveau raconté une histoire globale de la Bible, la réaction a été incroyablement différente. C’est alors que le patriarche du village – le sorcier – et son fils, qui était son protégé, ont saisi la signification de l’histoire. Ils ont alors pris la parole au nom du village, en disant :  » Voici ce que nous sommes. Nous sommes maintenant le peuple de Jésus et nous allons suivre sa trace. Nous allons enseigner à nos enfants comment Jésus a payé notre dette pour les péchés et comment vivre sous son autorité ».

Photo : Jonathan Kopf

Faire des disciples

La réponse initiale a été immédiate et spectaculaire, mais les grands changements prennent du temps. Ils ne se produisent pas du jour au lendemain. Et cela nous a permis de mieux comprendre comment Jésus nous a appelés à être des disciples et à œuvrer pour que d’autres le deviennent. Il a dit :  » Allez et faites des disciples « . Il n’a pas dit :  » Allez et construisez un bâtiment d’église « . Il n’a pas dit : « Allez et fondez une école ». Il n’a pas dit : « Allez-y et commencez une clinique médicale ». Ce sont toutes des façons bonnes et valables de démontrer l’amour de Jésus, mais notre tâche principale est de les aider à devenir des disciples de Jésus. 

Lorsque Jésus a dit : « Allez et faites des disciples », cela signifiait que nous devions quitter le confort de notre propre cadre pour aller vivre dans les villages d’autres personnes. Cela exige que nous apprenions à les connaître, à découvrir leurs croyances fondamentales. Et ensuite, nous devons aider à expliquer la vérité de ce que Jésus a enseigné. Et c’est ce que nous essayons de faire.

Nous avons vu des changements radicaux depuis le moment où nous sommes arrivés et avons commencé à étudier la langue et la culture des Hewa en 2000. À l’époque, nous ne pouvions pas trouver un seul jeune homme qui n’avait pas tué quelqu’un, qui n’avait pas participé à un raid meurtrier. Aujourd’hui, nous pouvons remercier le Seigneur que, grâce à la puissance de sa Parole, ces jeunes hommes que vous voyez ici dans ce village et qui ont atteint l’âge adulte, ces jeunes hommes qui ont maintenant leur propre femme et leurs propres enfants, n’ont jamais tué une seule personne de toute leur vie. C’est le pouvoir passionnant de la Parole de Dieu. Et nous nous sentons très privilégiés d’avoir pu être témoins de cette transformation.

Photo : Jonathan Kopf

Croyances animistes et ajout de Dieu dans le mix

L’un des plus grands défis que nous avons rencontrés au fil des ans pourrait être qualifié de « paramètre par défaut » issu des enseignements ancestraux. Ce système de croyance animiste amène les gens à penser automatiquement que Dieu est dans la même catégorie que les divers esprits dont leurs ancêtres leur ont parlé et qu’ils pensaient pouvoir manipuler et apaiser afin de recevoir des avantages physiques et matériels.

Comme je l’ai décrit, les Hewa croyaient en différents niveaux d’esprits, et ils passaient leur vie à essayer d’apaiser les différents esprits. Leurs sorciers leur enseignaient que s’ils parvenaient à harmoniser tous les esprits, à les rendre tous heureux, alors leur vie physique serait parfaite – leurs jardins pousseraient bien, sans sécheresse ni parasites, et les cochons ne pourraient plus franchir leurs clôtures pour détruire les jardins. On leur disait que s’ils parvenaient à harmoniser tous les esprits comme il se doit grâce à leurs danses spirituelles nocturnes et à leurs peintures d’esprits sur l’écorce ou le bois, les esprits bienveillants et serviables s’assureraient qu’ils aient toujours du gibier dans leurs pièges et qu’ils aient toujours du succès à la chasse. Ils croyaient que le succès dans le monde physique venait de l’équilibre et de l’harmonisation du monde spirituel par le biais de rituels. C’était leur préoccupation animiste dans la vie. 

Ainsi, lorsque nous avons commencé à leur enseigner des histoires sur Dieu, leur configuration par défaut les a conduits à supposer : « Oh, si nous écoutons des histoires sur le Dieu de ces étrangers et que nous l’harmonisons avec nos autres esprits, alors nous obtiendrons automatiquement tous les biens matériels que les étrangers possèdent. Par exemple, ils ont une chemise. Je veux une chemise. Comment puis-je obtenir une chemise ? Il faut que j’aille à leur église et que je m’assoie à leur enseignement, et alors leur Dieu me donnera gratuitement des chemises, des pantalons ou des chaussures, des haches, des machettes, des casseroles, et peut-être même une maison à toit métallique. Lorsque nous avons compris cette perception erronée, nous avons réalisé que nous devions les aider à comprendre que le Dieu Créateur n’est pas dans la même catégorie que les autres esprits dont leurs ancêtres leur ont parlé.

Photo : Annelie Edsmyr

Dépendance au Seigneur

Lorsque nous avons appris leur culture et leur langue suffisamment bien pour commencer à enseigner, nous avons réalisé qu’il était important de commencer au début de la Bible avec l’histoire de la création de Dieu. Il était important de montrer que Dieu est le créateur de tout ce que nous voyons – Il est le créateur de tous les êtres humains, des animaux, de toutes les plantes, de toute la nourriture qu’ils mangent, du bois de chauffage qu’ils ramassent, des arbres, des poteaux et des vignes qu’ils utilisent pour construire leurs maisons, de tout ce dont ils dépendent – tout cela trouve son origine en Dieu. Et parce qu’Il a tout créé, Il est le propriétaire légitime de tout. Et parce qu’Il est notre propriétaire, Il a l’autorité de nous dire quoi faire, et nous avons la responsabilité de répondre à Sa direction.

Ce n’est pas que nous pouvons apaiser et manipuler Dieu, afin d’obtenir une meilleure vie physique. C’est lui qui fixe les règles – il dit ce qu’il faut faire, et nous devons l’écouter. Et comme nous ne lui obéissons pas toujours, nous devons accepter son offre de payer la dette résultant de nos péchés. Nous ne nous asseyons pas à une séance d’enseignement pour qu’il soit en quelque sorte obligé de nous donner une meilleure vie physique, mais parce qu’il est notre Créateur, nous devons répondre à ce qu’il nous demande. 

Lorsque les gens écoutent ce nouveau raisonnement issu de la Bible, c’est le Saint-Esprit qui atteint leurs cœurs et leur donne la capacité d’embrasser la vérité, et c’est alors que leur façon de penser commence à changer. Quand ils commencent à voir cela, cela les change radicalement de l’intérieur. Ils peuvent alors commencer à traiter leur femme et leurs enfants avec l’amour que Jésus a démontré. C’est alors qu’ils peuvent aider leurs enfants à développer un mode de vie différent, fondé sur la compassion et l’attention aux besoins des autres. C’est à ce moment-là qu’ils pourront mettre de côté l’intimidation, les mensonges et la tromperie pour prendre de l’avance et commencer à servir les autres avec l’amour que Jésus a démontré. Cette vision biblique du monde change leurs raisonnements animistes. Mais ce genre de changement ne se produit que lorsqu’on leur enseigne l’histoire complète depuis le tout début, afin qu’ils aient une image complète de qui est Dieu – en leur enseignant le fondement de Dieu est leur Créateur. Parce qu’il nous a créés, nous lui appartenons, et nous avons donc la responsabilité de l’écouter.

Photo : Annelie Edsmyr

Faire confiance en Dieu pour l'avenir des Hewa

Leur avenir est un mystère pour moi. Seul Dieu sait ce qui va se passer au cours des prochaines années. Mais nous essayons de faire de notre mieux pour établir une base solide de confiance en Dieu et en sa Parole écrite. Nous savons qu’en la lisant et en l’étudiant, leur foi continuera à se développer et à s’approfondir. Nous ne pouvons pas vivre ici dans la jungle pour toujours, et nous ne pouvons pas mettre en place un système qui s’occupera d’eux pour toujours. À mesure qu’ils développent leur confiance dans leur Créateur et qu’ils l’appellent, il prendra soin d’eux et des générations futures. 

Nous leur apprenons à dépendre de Dieu seul. Je ne peux pas être leur Sauveur, ni maintenant ni plus tard. Ils doivent se tourner entièrement vers Dieu pour les aider dans leur survie quotidienne. Nous avons constaté que leur dépendance à l’égard de Dieu s’accroît au point qu’ils se tournent désormais vers le Seigneur plutôt que vers nous, les étrangers. Ainsi, j’ai confiance qu’ils se porteront bien à l’avenir s’ils continuent à suivre leur Créateur.

Photo : Annelie Edsmyr
Back To Top