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Partenariats de la MAF en Ouganda

En Ouganda, le vol de la MAF de Kajjansi à Arua (région du sud-ouest) a facilité l’évaluation par For Afrika des installations de réfugiés à Rhino et Omugo. Le voyage par la route aurait pris au moins 10 heures. Grâce au vol MAF, il n’a duré que 1h30. For Afrika – une ONG Africaine – est l’un des partenaires de la MAF. Lors de ce voyage, le pilote de la MAF a discuté avec l’équipe de For Afrika de leur travail dans le district d’Arua. Travailler avec des partenaires qui partagent nos valeurs et notre mission est crucial pour nous à la MAF – aider les plus vulnérables dans des endroits reculés. Dans ce cas, les agriculteurs réfugiés venant du Sud-Soudan peuvent subvenir à leurs besoins grâce à l’agriculture. De plus ils peuvent vivrent en paix.

C’est plus rapide avec MAF !

Fred Mutenyo, le directeur de pays pour For Afrika partage ses expériences et son partenariat avec MAF Ouganda depuis 2017. Le travail de Fred nécessite de fréquents déplacements dans les camps de réfugiés, mais le mauvais état des routes et d’autres facteurs pouvaient rendre son travail épuisant et très lent. Avec la MAF, Fred remarque : « C’est plus rapide et plus intelligent. Je trouve l’hospitalité de la MAF bien meilleure que celle des autres agences et la MAF est très flexible. Je me rends principalement de Kajjansi à Karamoja, Arua et Gulu. Nous travaillons dans des camps de réfugiés dans les régions du Nil occidental et du Sud-Ouest. Nous nous occupons de la santé, de la nutrition, des moyens de subsistance. Notre travaille couvre également l’éducation, la protection sociale et l’assainissement de l’eau. » La distance entre Kajjansi et Karamoja est de 515, 6 km, soit environ 10 heures de route.

Lors de cette mission, Fred et son équipe ont livré des outils de récolte et des semences à les agriculteurs réfugiés du Sud-Soudan. Aux côtés de Jill Vine (membre du personnel de la MAF), ils ont inspecté 70 acres de terre. Ils espèrent les louer à un groupe communautaire de 30 réfugiés. Les terres entourant les camps de réfugiés sont généralement des marécages inhabitables ou des terrains rocheux que les communautés d’accueil ne cultivent pas. Les réfugiés agriculteurs ont l’intention de planter pour obtenir une bonne récolte et un avenir solide contre vents et marées.

Jill prend son moto !

Jill Vine a également parcouru des terrains montagneux en moto pour parler à des agriculteurs réfugiés. L’un d’eux, David Juma, venait de sécuriser une terre nouvellement louée. Il s’y tenait fièrement avec un sens certain de l’espoir et de la jubilation !

David Juma avait fui Yei, au Soudan du Sud, en janvier 2018. Il a partagé son histoire :  » J’ai travaillé pour la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud en tant qu’agent de liaison avec la communauté politique, mais j’ai toujours été un agriculteur. L’agriculture est notre colonne vertébrale. Mon travail consistait à intervenir et à être un médiateur lorsque des conflits surgissaient. » David a été arrêté soudainement à l’aéroport de Juba et détenu, sans aucune raison, et mis en prison pendant 7 mois. Après sa libération, il a été arrêté à nouveau alors qu’il tentait de se rendre en Ouganda et a passé une année en prison. « En 2017, l’autre faction de l’opposition (Front du Salut National) a attaqué la prison. En effet leur attaque a contribué à me sauver la vie et ils m’ont dit de tenter à nouveau de rejoindre l’Ouganda. »

Les agriculteurs réfugués - David Juma

Depuis son arrivée en Ouganda, David a appris à se concentrer sur les aspects positifs de son séjour en Ouganda plutôt que sur la nostalgie de son Sud-Soudan, plus instable. David a commencé par louer un terrain de 40mx40m (la norme donnée aux réfugiés à leur arrivée) pour son exploitation agricole.  Il n’a réalisé que 150k (35€) lors de sa première récolte. For Afrika a fourni 10 kg de graines de sésame qui ont donné une récolte de 450 k (114 €), sur seulement 1/8e d’acre. JAM a également fourni des graines d’oignons et de tomates.

« Avec le bénéfice réalisé, j’ai acheté 300 graines de pastèque et loué un quart d’acre de terre. Mon bénéfice est passé à 6.220.000ugx (1.590€ !). Cela m’a permis de payer les frais d’université de mon aîné. Trois de mes enfants sont dans de bonnes écoles à Jinja grâce au soutien de JAM à notre activité agricole. Ils donnent des semences de qualité qui donnent des rendements pendant 3 ans ». David est confiant et s’exclame : « Maintenant, nous ne sommes plus stressés. Nous nous ne demandons pas comment nous allons nourrir nos familles ».

Plus forts ensembe

En tant que membre fier de la communauté des agriculteurs réfugiés, David déclare : « Nous sommes plus forts ensembles. Nos groupes se mettent d’accord sur leurs propres règles et constitutions. Nous sommes autonomes mais aidés par la JAM qui nous a beaucoup soutenus. Ma vie s’est améliorée depuis mon arrivée en Ouganda. Je veux que mes enfants terminent leurs études et je ne veux pas retourner au Sud-Soudan. Tous les huit ans, il y a des combats. Je crois que la raison pour laquelle il n’y a pas de paix au Sud-Soudan est que tout le monde veut être un leader. » 

Agriculteurs réfugiés - Betty

Jill a également parlé à Betty, un autre membre du groupe d’agriculteurs. Comme David, elle avait également fui Yei en 2018. Elle partage son histoire :  » Mon mari est mort à la guerre en 2019. Il a été abattu sur la ligne de front. Depuis que je suis entrée en contact avec For Afrika, je peux subvenir aux besoins de tous mes enfants. Avant, je n’avais pas de graines à planter, mais ils ont fourni à ma famille des pois à vache, du sésame, des noix, des haricots, des oignons, des choux et des aubergines. Les bénéfices réalisés m’ont permis d’acheter des articles ménagers et une chèvre. Maintenant, tout va bien… j’ai pu cesser de pleurer mon mari décédé ».

« Nous devrions nous aimer les uns les autres »

J’ai demandé à Betty ce qu’elle dirait à d’autres personnes déplacées qui ont des difficultés ? « Nous devrions nous aimer les uns les autres. Quand nous sommes partis, c’était une urgence, mais cela nous a rendus plus résistants. Le peu d’argent que nous recevons, nous devrions l’utiliser pour cultiver et payer la scolarité de nos enfants ». Lorsque j’ai demandé à Betty si elle voulait retourner à Yei, sa réponse a été similaire à celle de David : « Je me sens chez moi ici maintenant. Je veux que mes enfants restent ici et reçoivent une bonne éducation. Le Sud-Soudan ne peut pas se stabiliser ». David a ajouté une phrase que les Occidentaux ne comprendraient probablement pas, mais qui, en Ouganda, confirme un sentiment de prospérité. « Grâce à For Afrika, elle est maintenant grosse! »

Les agriculteurs réfugués - Andrew Buruga

Andrew est la troisième personne à qui Jill a parlé ; elle le décrit comme ayant un tempérament joyeux, et elle voulait avoir de ses nouvelles. Andrew est originaire de la périphérie de Yei, dans un village appelé Marabu. En 2017, il a été chassé de son pays par le groupe d’opposition, l’OI et l’APLS (Armée populaire de Libération du Soudan) du gouvernement. Toute sa famille de 10 personnes a rejoint l’Ouganda en toute sécurité.

Un agent de terrain de For Afrika l’a approché alors qu’il bêchait dans son jardin. « Ils m’ont aidé à planter du maïs et des haricots. Nous avons gagné 200k (50€) et nous avons suffisamment de nourriture à la maison. Je voudrais planter plus de maïs, de haricots, de sésame et de pastèques. Quand j’ai été chassé [de l’Ouganda], je pensais à ce que j’avais laissé derrière moi. Mais ensuite, j’ai découvert qu’il y avait des partenaires pour nous aider avec les semences. Asseyons-nous, oublions ce qui s’est passé au Sud-Soudan et cultivons la terre. »

Un conseil pour les Ukrainiens

Lorsque j’ai demandé à Andrew quel conseil il souhaitait donner aux Ukrainiens qui vivent la fuite de leur patrie, il a répondu : « Criez à Dieu pour qu’il intervienne. Venez vivre dans une coexistence pacifique. Les réfugiés ont une vie difficile au début et vous devez parfois mendier pour recevoir des choses dans l’urgence, mais vous finirez par vous installer après 5 ans dans une vie plus sûre et plus durable. « Je suis installé ici. Pourquoi y retournerais-je alors qu’il y a tant de rebelles qui peuvent vous tuer? »

Croissance exponentielle

For Afrika a aussi donné des pompes d’irrigation à  énergie solaire pour la saison sèche. Pendant cette saison les prix sont meilleurs. Le groupe dispose d’une société d’épargne et prête de l’argent à toute personne du groupe qui en a besoin. Ils maintiennent un accord mutuel où personne ne manque à ses engagements. For Afrika soutient 50 groupes de 30 agriculteurs chacun (1 500). For Afrika peut évaluer et sevrer 30 agriculteurs indépendants, puis accueillir de nouveaux groupes.

D’après ce que j’ai pu voir et entendre de ces agriculteurs, les Sud-Soudanais sont traditionnellement des agriculteurs . Il semble qu’ils relèvent avec détermination les défis de l’agriculture sur les terrains les plus difficiles à imaginer. Il semble que les réfugiés sud-soudanais, avec l’aide d’organisations telles que For Afrika (partenaire de la MAF), deviennent une bénédiction pour l’Ouganda, car ils augmentent la production alimentaire dans le pays.

Les vols de la MAF contribuent aux efforts de For Afrika pour soutenir les agriculteurs réfugiés. Ces agriculteurs ont l’espoir de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles et de construire un nouvel avenir en Ouganda.

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