Des rencontres pour tisser des liens autour de l'Évangile Autour d’un feu de camp, près de la piste de terre rouge du territoire de Waṉḏawuy, la scène ressemble à un barbecue typiquement australien. Pourtant, le lieu – au pied d’une…
Grâce à la MAF, la kinésithérapie spécialisée arrive jusque dans les régions les plus reculées.
Dans les terres isolées d’Arnhem Land, au nord de l’Australie, les visites d’une kinésithérapeute apportent un soulagement vital. Autrement, ces femmes devraient parfois attendre des années avant d’obtenir de l’aide.
Au cœur de cette région où le réseau téléphonique est quasiment inexistant, les nouvelles venues de l’extérieur circulent de manière inattendue. Parfois, la sonnerie d’un vieux téléphone public, au milieu d’une clairière. C’est le seul signe qu’une aide est en chemin.
Pour Emma McElligott, kinésithérapeute auprès de Laynhapuy Health, son travail consiste à passer d’une communauté à l’autre. Elle s’appuie souvent sur des messages transmis de bouche-à-oreille… ou par ce téléphone public solitaire.
« Nous devons prévenir quelqu’un d’un rendez-vous de suivi, expliquait-elle. Mais ici, il n’y a ni service téléphonique, ni portable. Alors, on appelle le téléphone public, en espérant que quelqu’un décroche. Cette personne doit marcher jusqu’à la maison, transmettre le message, puis retourner répondre. Peut-être que le message sera reçu… ou pas. »
Ces acrobaties logistiques font partie de son quotidien. Elles sont rendues possibles grâce à la MAF, qui relie même les points les plus éparpillés sur la carte.
Mais ce qui rend le travail d’Emma unique, c’est sa spécialisation en kinésithérapie de santé féminine. Ce service reste presque inaccessible pour la majorité des femmes vivant dans ces communautés reculées.
« Sans cela, les femmes devraient payer elles-mêmes un billet d’avion pour Darwin. Elles devraient ensuite attendre jusqu’à 12 mois pour obtenir un rendez-vous. Et encore, si elles en obtiennent un, raconte Emma. Alors pouvoir offrir ce service ici, directement dans les homelands… c’est vraiment formidable. »
Son intervention relève des soins de première ligne dans leur forme la plus essentielle. Elle aide les gens dès le premier contact, que ce soit dans une clinique, à domicile, ou là où l’appel se fait ressentir.
Se rendre dans ces villages est rarement simple. C’est là que Mission Aviation Fellowship joue un rôle vital. Ses avions se posent sur des pistes où la plupart des autres compagnies ne pourraient aller. Emma reconnaît que, sans la MAF, ses visites régulières ne seraient tout simplement pas possibles.
« Je couvre l’ensemble des homelands, dit-elle. Je fais de mon mieux pour aller régulièrement partout. Ainsi, même dans le plus petit et le plus isolé des villages. Il y a toujours la possibilité de voir une kiné si besoin. »
Le Dr Jamie Mapleson, spécialiste chevronné du développement communautaire et de la santé publique avec Laynhapuy Health, apporte un éclairage sur les défis de la vie dans Arnhem Land :
« Travailler ici, c’est beaucoup plus comparable à exercer dans un pays étranger. C’est très différent d’exercer dans une petite ville voisine, explique-t-il. Vous ajoutez à cela l’immensité des distances, la diversité des langues, les communications difficiles… C’est vraiment un autre monde. La MAF accomplit un travail extraordinaire. Elle rend possible la présence de services de qualité dans un contexte aussi complexe et isolé. »
