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Piste Au Kenya
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Piste Au Kenya

« Notre Dieu est fidèle ! Aujourd’hui, nous avons réussi à atterrir sur la piste d’atterrissage d’Enairebuk ». Ce sont les paroles joyeuses de Pelua Ole Siloma, Directeur de l’organisation RedTribe Beadwork. Il est basé à Olorte dans le sud-ouest du Kenya. Cette organisation est impliquée de plusieurs manières auprès de cette communauté Maasaï éloignée. Elle travaille en partenariat avec MAF Kenya depuis plusieurs années. Jusqu’à récemment, le soutien que nous pouvions offrir à RedTribe et à ses équipes de bénévoles en visite était limité. En effet, la piste d’atterrissage la plus proche était éloignée. Mais tout cela a changé avec l’ouverture d’une nouvelle piste.

Une piste mal adaptée

Hennie raconte : « La piste d’atterrissage d’Entasekera, à environ 20 km d’Olort, est la seule piste d’atterrissage utilisable depuis notre arrivée en 2009. C’est pourquoi nous l’avons utilisée ces 8 dernières années. Elle servait à transporter médecins, ingénieurs, groupes religieux et familles. La piste est très difficile, longue de 700 m avec une forte déclivité, une altitude élevée et un vent arrière dangereux. Tout cela faisait que l’avion pouvait atterrir avec des passagers, mais ne pouvait décoller qu’avec le pilote. Le voyage pour nous rendre à Nairobi par la piste peut durer de six à neuf heures selon l’état de la route et la pluie. Cela signifie aussi que mon Land Rover subit beaucoup d’usure. De plus, je passe plusieurs jours loin des projets chaque fois que nous recevons des visiteurs. La seule façon de surmonter ce problème était d’allonger la piste d’atterrissage. Nous avons donc proposé à la Communauté d’Entasekera de le faire. Mais elle n’a pas pu parvenir à un accord.  Puisque nous ne faisons pas partie de cette communauté, nous avons dû accepter qu’il nous faille trouver une autre piste d’atterrissage ».

Une ancienne piste redécouverte

« Dieu nous a étonnamment béni. Bien plus près d’Olorte se trouvait une ancienne piste d’atterrissage, qui avait été aménagée au milieu des années 1990 par une famille missionnaire. Pour autant que l’on se souvienne, la dernière fois qu’elle avait été utilisée, c’était il y a 17 ans. Depuis lors, la piste était devenue rugueuse, envahie par la végétation et inutilisable ». « Lorsque j’ai regardé où se trouvait la piste d’atterrissage, j’ai d’abord pensé que tout allait bien », se souvient le pilote Daniel Loewen-Rudgers. C’est lui qui l’a d’abord inspectée à pied plus tôt cette année.  « Mais en y regardant de plus près, j’ai vu des fourmilières, des buissons, des arbres.  Et puis, j’ai vu l’ondulation du sol. Je me suis donc rendu compte que cela nécessiterait un peu de travail. Quand Hennie et son équipe ont commencé à y travailler, alors je pense que nous avons vraiment compris à quel point ça allait être difficile ! »

Des moyens rudimentaires

En raison de l’éloignement d’Enairebuk, de l’emplacement de la piste, il aurait été très coûteux d’amener des bulldozers. Hennie a donc adopté la même approche que celui qui l’avait initialement construite. « Nous avons coulé une dalle de béton et nous l’avons traînée derrière la Land Rover. Ensuite, nous avons fabriqué un rouleau à partir d’un baril de pétrole de 200 litres pour la compacter », explique-t-il. « Il a fallu six semaines à 15 hommes pour remplir les fossés érodés, niveler les fourmilières et niveler la piste.  Et tout a été fait principalement avec des outils à main, un tuk-tuk à trois roues et un Land Rover ».

Des essais concluants

Daniel explique comment il a effectué le premier atterrissage à Enairebuk avec un avion vide. Il a d’abord fait des passages à haute, moyenne et basse altitude, avant d’atterrir. « Dès le premier jour, lorsque vous commencez à vous entraîner avec la MAF, vous faites déjà des évaluations de piste d’atterrissage. J’avais au paravent établi un plan complet de la piste lors d’une visite précédente. En arrivant en avion, j’ai pu observer le terrain et voir comment tout était aménagé ».

La réaction de la communauté d’Enairebuk a été très encourageante. Beaucoup de gens sont venus voir la piste. Et surtout ceux qui avaient aidé à la réhabiliter. Apparemment, personne ne croyait qu’un avion pouvait atterrir là-bas, dit Hennie. « Quand Daniel a débarqué pour la première fois, les gens ont été stupéfaits ! »

Premiers atterrissages

Le 28 octobre, le pilote Christiaan Haak a atterri sur la piste, puis il est reparti avec des passagers. C’était une équipe de six dentistes et ophtalmologistes. Ils avaient passé une semaine avec RedTribe dans la région. Cette fois-ci, les gens sont venus en courant de tous les villages alentours. Certains ont fait jusqu’à huit kilomètres. La plupart des gens de la communauté n’ont jamais vu d’avion et c’était donc un grand événement.

« Avoir cette piste d’atterrissage va faire une énorme différence pour notre travail », conclut Hennie. « Cette réalisation contribuera au développement des projets menés par RedTribe dans cette communauté Maasaï éloignée. Nous pouvons maintenant faire venir et repartir des volontaires. Et ceci signifie aussi que je peux consacrer plus de temps à des projets et moins de temps à conduire les gens à Nairobi. Nous avons déjà des réservations de bénévoles qui nous rejoindront en 2018 ! La MAF permet à RedTribe de développer ses activités au service des Maasaï ».

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