Skip to content
Guérir Les Orphelins
Guérir Les Orphelins
Guérir Les Orphelins

Un petit orphelinat situé dans le nord-est du Liberia s’occupe des enfants qui ont perdu leurs parents pendant la crise du virus Ebola, pour les guérir de leur chagrin.

C’était une première question innocente : « Aimes-tu vivre ici ? ». Je l’ai posée à Bobo, un garçon de 12 ans, vivant à l’orphelinat Christ Our Hope à Foya, au Libéria.

« Oui », m’a-t-il répondu. J’ai immédiatement continué : « Pourquoi ? »

Il regarda un instant. Puis son visage changea, exprimant sa douleur alors que les larmes commençaient à couler sur ses joues. Il se couvrit le visage de ses mains, tentant de cacher ses émotions.

Le Pasteur Abraham Howard, qui a ouvert l’orphelinat avec sa femme Agnès, m’a expliqué ce qui s’était passé pour Bobo. Le père de Bobo est mort avant la crise d’Ebola. Ensuite, sa mère est morte, victime du virus Ebola. Son petit frère est également mort l’année dernière. Il vivait avec sa grand-mère, mais personne ne pouvait s’occuper de lui. Il ne lui restait plus que la rue pour tenter de survivre. C’est ainsi qu’il a été confié aux soins d’Abraham et Agnès. Au moment où j’ai posé cette question inoffensive, Bobo a été submergé par de douloureux souvenirs dont il du mal à guérir.

L’orphelinat

Abraham Howard est le pasteur d’une église à Foya. Cette ville se trouve dans la région du Libéria la plus touchée par l’épidémie. En fin 2014, Abraham et Agnès ont pris conscience des nombreux orphelins liés à l’épidémie du virus Ebola dans la région.

« Je suis un orphelin également », a expliqué Abraham. « Mon père et ma mère sont morts quand j’avais huit ans et j’en ai beaucoup souffert. Donc, si je vois quelqu’un dans cette situation … Je sais quelle souffrance cela représente ».

En fin 2014, Emmanuel et Abraham avaient enquêté sur Foya et les villages environnants. Ils dénombraient 60 orphelins. Soit trois fois plus que ce qu’ils pouvaient accueillir. Complètement convaincus du grand besoin d’établir un orphelinat, ils ont recherché la collaboration de l’organisation One Body One Hope. Cela leur a permis de collecter des fonds pour le démarrage et finalement trouver un parrainage pour chaque enfant.

L’orphelinat s’occupe actuellement de 19 filles et 16 garçons. Certains enfants ont été contaminés et ont survécu à Ebola.

Les enfants sont nourris, ils fréquentent l’école et reçoivent un enseignement religieux. Selon Abraham et Agnès, le moment de la journée préféré des enfants est le repas et le temps de jeu.

Un temps pour guérir

Agnès se souvient de cette première année avec les enfants. C’était une année pleine de larmes, de discussions et de temps pour faire face au deuil.

« Parfois, les enfants s’asseyaient et pleuraient et pleuraient encore », raconte Agnès. « Je leur ai toujours parlé. Je leur ai dit de faire confiance à Dieu ».

« Mais il y a une fille de dix ans qui s’appelait Fatu. Elle pleurait beaucoup. Son père et sa mère étaient morts d’Ebola. Elle disait qu’elle ne pourrait pas manger. Je lui parlais, je lui parlais sans cesse. L’année dernière, elle n’a pas pleuré ».

Le chagrin et la douleur prennent du temps à guérir. Abraham le sait bien de par son expérience d’enfant sans parents.

Besoin de soutien

« Notre principal besoin actuellement, c’est la nourriture », a expliqué Abraham. « Mais nous sommes reconnaissants à l’organisation One Body One Hope. De même, le Conseil danois des réfugiés nous a aidés avec des vêtements, des matelas et des cartables. Notre principale préoccupation est maintenant leur santé et leur éducation. Nos stocks de médicaments contre les maux de tête et le paludisme sont épuisés ».

Une autre préoccupation est le transport de nourriture à Foya. C’est le cas en particulier du riz qui est plus abordable et disponible dans la capitale. « Il est très difficile d’obtenir de la nourriture pendant la saison des pluies. Car à ce moment-là, la route pour aller à Monrovia est en très mauvais état. Ça va être difficile pour nous. Si nous passons par la route, cela prend presque deux jours. Si nous avons la chance de voler avec la MAF, cela peut être très bon pour nous car il n’y a qu’une heure de vol pour arriver ici ».

La navette de passagers bi-hebdomadaire de la MAF de Monrovia jusqu’au comté de Lofa peut aider le pasteur Abraham et son équipe. Elle sert également au transport des humanitaires de One Body One Hope, et du matériel nécessaire pour l’orphelinat. C’est une bénédiction que la MAF peut donner pour ces enfants qui ont tellement perdu.

Back To Top