L'équipe de paix et de réconciliation dirigée par le personnel de la MAF a aidé 20 participants à surmonter les traumatismes causés par des décennies de conflits locaux. Des traumatismes accumulés depuis des décennies La MAF a apporté aide, espoir…
Stewart Ayling, directeur national de la MAF en Tanzanie, nous fait part de ses réflexions sur les défis à relever pour maintenir les activités pendant la pandémie. En effet, il s’agit pour lui d’assurer la sécurité de l’équipe, des partenaires et des personnes isolées qu’elle sert.
C’était un lundi matin de la mi-mai et nous commencions tout juste notre huitième semaine de confinement auto-imposé en Tanzanie. Le premier cas de COVID-19 avait atteint le pays le 16 mars. Aussitôt, le gouvernement avait réagi en fermant les écoles. Cependant, à partir de ce moment, peu de restrictions ont été imposées. En effet, le gouvernement cherchait à permettre à la vie de continuer « normalement ». Et notamment pour ceux qui ne pouvaient pas se permettre d’être confinés sans revenus, pendant la pandémie.
Agir pendant la pandémie
Ainsi, chaque lundi matin, l’équipe des responsables de la MAF en Tanzanie se réunissait. Elle est composée du directeur, du responsable des opérations, de l’officier des opérations aériennes et du responsable de la sécurité. Cette réunion était l’occasion de partager les informations sur la situation dans le pays. Mais aussi de passer en revue les activités de la semaine. Notre conversation s’est concentrée sur deux questions :
1) Comment pouvons-nous minimiser le risque d’infection pour notre personnel et leurs familles ?
2) Comment pouvons-nous minimiser le risque que nos vols soient un vecteur de transmission du virus pour les villages isolés ? Cette question était particulièrement préoccupante. En effet, de nombreux Tanzaniens âgés retournent dans les villages où ils ont été élevés lorsqu’ils arrivent à la retraite. Cela signifie que les villages isolés abritent probablement les plus vulnérables face à la pandémie.
Ces discussions ont parfois été intenses. Car nous avons essayé de mettre en balance deux choses : D’un côté, l’avantage d’acheminer une équipe médicale avec ses programmes de vaccination des enfants. De l’autre, le risque pour les villageois d’attraper un virus qu’ils connaissaient peu et contre lequel ils étaient peu protégés.
Une tournée médicale sous haute protection
Cette semaine particulière, au cours de laquelle nous devions effectuer notre tournée médicale habituelle avec l’hôpital de Haydom, a été particulièrement difficile. En effet, il y avait eu très peu d’informations sur les nouveaux cas en Tanzanie. Et pourtant leur nombre augmentait rapidement dans les pays voisins. Nous avons questionné l’hôpital pour déterminer l’étendue de la pandémie dans le pays et dans les villages voisins.
L’hôpital a tenu à poursuivre ses activités en envoyant des équipes médicales. Leur but était de maintenir les calendriers de vaccination des enfants et de fournir une couverture sanitaire aux nouvelles mères. C’était la saison des pluies et les quelques routes de la région devenaient rapidement impraticables. En conséquence, l’hôpital n’avait pas d’autre moyen que l’avion pour atteindre ces endroits.
Finalement, il a été décidé de poursuivre la tournée. L’avion a donc quitté Arusha le jour suivant avec deux membres du personnel de l’hôpital, pour un vol d’une heure vers Haydom. L’hôpital avait gentiment accepté de désinfecter et de réserver une des chambres d’hôtes à l’usage de notre pilote Jarkko.
Une tournée bien utile
Pour les vols de la tournée médicale, chaque infirmière a rempli un questionnaire médical. Elle a reçu un désinfectant pour les mains et un masque avant de monter à bord de l’avion. Dans les villages éloignés, les informations sur le virus étaient limitées. Par conséquent nous avons distribué des conseils officiels sur la protection contre l’infection et la transmission.
Et comme d’habitude, la saison des pluies a ajouté aux défis de la semaine. Avec des herbes hautes sur les pistes d’atterrissage, des ornières, il fallait redoubler d’attention.
Mais cela en valait-il la peine ? Avions-nous pris la bonne décision ?
Au cours des trois jours de la tournée, les infirmières de l’hôpital de Haydom ont rencontré 1888 mères et leurs bébés. Elles ont prodigué des soins et des vaccinations. Malgré les difficultés liées à la pandémie et à la saison des pluies, les tournées médicales ont pu maintenir les soins pour ces familles isolées. Fort heureusement, il n’y a eu aucun rapport d’infection dans les jours suivants.
Récit de Stewart Ayling