Nery souffrait d'une hernie douloureuse. Celle-ci l'empêchait de profiter des plaisirs simples de l'enfance, comme jouer au football avec ses amis. La MAF et Mercy Ships ont travaillé ensemble pour permettre à ce garçon de 12 ans de retrouver l'espoir…
Après quarante minutes de vol à 11 000 pieds, le changement de bruit du moteur a indiqué que nous avions commencé notre descente. La terre qui venait à notre rencontre était un paysage extraordinaire. Il y avait des collines poussiéreuses, entrecoupées de vallées débordant de toutes les nuances de vert que l’on puisse imaginer. L’équipe médicale d’HoverAid était arrivée !
Une arrivée dans un paysage sauvage
Il ne semblait pas y avoir de piste d’atterrissage à proximité. Alors que nous étions à environ 30 mètres du sol, les collines qui nous entouraient se sont soudainement enfoncées dans une énorme vallée. Et effectivement, il y avait une piste d’atterrissage en contrebas, vers laquelle nous nous sommes dirigés. C’est ainsi que nous commencions une semaine dans ce paysage saisissant.
Après un atterrissage sûr mais cahoteux, l’équipe et moi-même sommes sortis de notre petit avion. Nous étions ici à Ankavandra pour gérer une clinique MMS (Madagascar Medical Safari Clinic). Celle-ci apporte une aide médicale à très faible coût pour les habitants de cette région très isolée. L’équipe médicale est composée de 7 professionnels de santé – un chirurgien, un dentiste, un anesthésiste, un médecin généraliste, un oncologue et deux infirmières – un responsable de la logistique, et moi-même.
Nous avons quitté la piste d’atterrissage pour commencer une marche d’une heure jusqu’au village. Nous avions emporté une semaine de provisions, des centaines de médicaments. Il y avait aussi une trousse chirurgicale, un générateur et du matériel de camping pour l’équipe. Il devait y avoir une trentaine de personnes et une charrette à bœufs pour nous aider à tout transporter. Nous nous sommes lentement faufilés le long des sentiers étroits, à travers la garrigue et la rivière Manambolo. Enfin nous sommes arrivés, un peu épuisés, ruisselant de sueur, à Ankavandra pour y installer le camp.
Des besoins immenses
J’écris ceci alors que je suis assis à l’ombre de la véranda de la maison à côté du bâtiment qui est supposé être la clinique publique. Tout le dernier étage est inutilisable, les planchers sont pourris. Il y a seulement un membre de personnel qualifié. C’est incontestablement l’un des endroits les plus reculés que j’ai jamais visité. Il n’y a pas de signal téléphonique car le transformateur du mât le plus proche est cassé. La route est si mauvaise que HoverAid a décidé, n’ayant pas d’aéroglisseur disponible cette semaine, qu’il est plus efficace d’utiliser l’avion de la MAF.
L’équipe médicale travaille d’arrache-pied et s’affaire à voir le plus grand nombre possible de patients dans le temps limité dont elle dispose ici. Elle va camper pendant une semaine dans cette région éloignée. C’est ainsi qu’hier, le médecin généraliste a vu 83 patients. Il a pu distribuer des médicaments là où c’était nécessaire. Le dentiste a soigné et retiré 34 dents chez 25 personnes. Le chirurgien a examiné tous les cas qui lui ont été présentés le matin. Il a aussi procédé à quatre interventions chirurgicales, jusque tard le soir. L’oncologue a vu 15 personnes avec des problèmes.
Le dévouement des médecins est tellement nécessaire. Hier, plus de 350 personnes se sont présentées, avec toutes sortes de maladies et de problèmes imaginables. Cette clinique, malgré son apparence délabrée, est la plus grande de la région.