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Sauver Une Vie
Sauver Une Vie

C’est samedi, Philipp et Elisabeth Sutter sont à la maison, à travailler sur l’emploi du temps de la semaine prochaine. Deux heures plus tard, le téléphone sonne. Une évacuation médicale est nécessaire pour sauver une vie. Il n’y a que Philipp, un pilote de la MAF qui soit capable de réaliser un tel vol en Cessna Caravan aujourd’hui. Il se prépare à rejoindre l’aéroport. Elisabeth est prête à l’accompagner. Mais le temps se gâte, les conditions météorologiques s’aggravent. Ils doivent se dépêcher sinon le vol de retour de Hagen pourrait être problématique.

 » A environ 15h45, nous décollons de Hagen dans le Cessna Caravan en direction de Erave, un vol de 30 minutes environ. A l’arrivée, il pleut mais la visibilité est juste suffisante pour que Philipp réussisse son atterrissage. La jeune fille qui doit être évacuée nous attendait au bord de la piste. Elle semble souffrir beaucoup et il fallait absolument l’aide d’un médecin pour la sauver. Nous l’installons rapidement dans l’avion sur une civière de brousse, et dix minutes plus tard, nous prenons de nouveau notre envol. Son père, Wilson, vient avec elle pour prendre soin de sa nourriture et de sa toilette à l’hôpital. Il n’y a pas d’équipements prévus, seulement un lit.  » explique Elisabeth.

 » Alors que nous volons vers Hagen j’ai le temps de parler à la jeune fille, Sonja. Notre conversation la maintient consciente. Sonja, environ 16 ans, a eu des contractions pendant 5 jours. Elle vit avec sa famille dans un village, à une journée de marche de Erave. Les femmes de son village ont essayé de l’aider, mais l’accouchement n’arrivait pas et elle risquait de perdre la vie. Après quatre jours, elles l’ont finalement amenée au dispensaire de Erave, mais ils ne pouvaient pas l’aider non plus. Ils ne pouvaient pas entendre un battement de cœur, et ont donc finalement décidé de faire appel à la MAF pour obtenir son transfert vers un hôpital. Maintenant Sonja est allongé sur le sol de l’avion, dans la douleur et grelottant de froid. « 

Elisabeth continue:  » Après l’atterrissage à Hagen nous l’avons conduite à l’hôpital avec la camionnette de la MAF. J’accompagne Sonja et Wilson parce que si elle vient avec des missionnaires elle a plus de chance d’être prise en charge immédiatement. Les hommes ne sont pas autorisés dans la salle d’accouchement, et je reste avec elle.

La salle d’accouchement est très sommairement équipée de lits inconfortables. Les sages-femmes ne sont pas tendres avec  Sonja. Nous pouvons bientôt voir la tête du bébé. Sonja est très courageuse. Ils ne peuvent pas faire une césarienne en raison de la position de la tête du bébé. Sonja est en danger d’infections potentiellement mortelles.

Après plusieurs essais, le bébé est enfin délivré. La petite fille mort-née a le cordon autour du cou, il n’était plus possible de la sauver. Sonja ne pleure pas, ni ne veut voir le bébé. Je peux seulement imaginer ce qu’elle doit ressentir. Je me demande comment les femmes en Papouasie Nouvelle Guinée peuvent endurer cela. Une nouvelle vie est souvent suivie par la mort ici, beaucoup plus que dans le monde occidental. Peu de temps après la naissance du bébé, Philipp vient me chercher. Nous rentrons à la maison, cuire un peu de riz et de légumes et le ramener à Sonja et Wilson. »

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