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Lutter Contre La Malaria Au Sud Soudan
Lutter Contre La Malaria Au Sud Soudan
Lutter Contre La Malaria Au Sud Soudan

Amal était un bébé quand sa famille a dû fuir leur maison, dans la région du Nil Bleu au Soudan, à cause du conflit. Sa mère, Achol dit qu’Amal est sa plus jeune fille. Pendant qu’ils attendent de voir un médecin, Amal pose la tête sur les genoux de sa mère. Et Achol lui caresse le visage fiévreux. Bien qu’Achol rêve de retourner un jour chez eux dans le Nil bleu, elle est reconnaissante de l’aide apportée par Medair.

« Mon enfant est malade, touchée par la malaria. Mais Medair est là, alors je ne m’inquiète pas. Je suis heureuse parce que Medair a des médicaments. Tout va bien, tout va bien ».

« Nous craignions que ce ne soit le début de la saison de la malaria, mais la recrudescence des cas était inattendue, car elle avait quatre semaines d’avance », explique Gérard Adema. Gérard est le coordinateur du projet Medair pour le camp de réfugiés de Yusuf Batil. C’était, à l’époque, l’un des quatre camps de l’extrême nord-est du pays.

La recrudescence de la malaria

Presque tous les réfugiés du camp avaient fui le conflit dans la région du Nil bleu au Soudan. Depuis six ans ils vivaient dans de petites huttes de fortune sur un terrain aride.

Les autres camps n’avaient pas remarqué d’augmentation significative des cas de malaria. Mais au fil des semaines, nous avons constaté une augmentation assez rapide. En quatre semaines, le nombre de cas est passé d’environ 80 à 849. Une semaine plus tard, il est passé à 1 300, puis à plus de 2 000. Nous avons donc commencé à chercher les causes possibles.

Il y avait plusieurs problèmes évidents. Le camp de réfugiés de Yusuf Batil se trouve dans une zone peu inondable où des mares stagnantes se forment rapidement après les pluies. C’est donc un environnement idéal pour la reproduction des moustiques. Une agence est chargée de pulvériser la zone pour maintenir la population de moustiques à un niveau bas. Mais malheureusement ils n’avaient plus assez de produits chimiques.

Plus tôt dans l’année, un autre organisme avait distribué des moustiquaires. Là aussi le nombre distribué n’était en moyenne que d’une moustiquaire pour six personnes. Le HCR recommande d’en avoir une pour deux personnes. En outre, le Ramadan a commencé le 6 juin pour un mois. Il était courant de rompre le jeûne en mangeant le repas du soir à l’extérieur. C’est à ce moment-là que le risque de contracter la malaria est le plus élevé.

Medair en action

Alors que le personnel de la clinique Medair a dû faire face à l’augmentation écrasante du nombre de cas de malaria, l’équipe d’intervention d’urgence de Medair a acheminé 10 000 moustiquaires supplémentaires. « Nous étions à court de trousses de dépistage et de médicaments, mais nous n’avons pas épuisé nos ressources », a dit Gérard. « Nous avons passé une commande en urgence et elle est arrivée. Ceci a été possible grâce aux vols affrétés avec la MAF. Nous avons donc souvent fait appel à la MAF pour nous assurer que nous pouvions obtenir suffisamment de médicaments et de trousses de dépistage ».

Dans la clinique, la politique de Medair était de laisser le personnel jusqu’ à ce que chaque patient soit vu. Ceci a conduit le personnel à travailler de longues heures durant la crise du paludisme. « Peu importe le nombre d’heures qu’ils passent à la clinique », explique Gerard. « Les sièges étaient pleins, alors nous avons mis des bâches sur le sol pour que les gens puissent s’asseoir dehors. Parfois, il pleuvait. Ils s’asseyaient dans toute cette zone ouverte, et même au coin de la rue ».

Le MAF continue d’acheminer des fournitures à destination de Medair à Maban, un vol de trois heures au départ de Juba.

« Nous aimerions remercier la MAF et nos autres partenaires pour leur soutien dans l’apport du matériel médical nécessaire », affirme M. Gerard.

Récit et photos de LuAnne Cadd

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